Les produits fongicides sont des substances qui tuent ou inhibent la croissance de champignons microscopiques responsables des maladies cryptogamiques détruisant les végétaux, semences, semis, cultures vivrières et fruitières, les grains, mais aussi altérant les matériaux non vivants organiques tels que le bois, le cuir et les produits fibreux comme le papier et les tissus. Ils sont aussi utilisés en désinfection des locaux et en médecine humaine et animale pour traiter les maladies mycosiques...
Les produits fongicides sont des substances qui tuent ou inhibent la croissance de champignons microscopiques responsables des maladies cryptogamiques détruisant les végétaux, semences, semis, cultures vivrières et fruitières, les grains, mais aussi altérant les matériaux non vivants organiques tels que le bois, le cuir et les produits fibreux comme le papier et les tissus. Ils sont aussi utilisés en désinfection des locaux et en médecine humaine et animale pour traiter les maladies mycosiques. Les fongicides comprennent une grande variété de composés chimiques dont la toxicité varie considérablement d’une substance à l’autre. Si les fongicides sont moins toxiques que les insecticides, ils sont néanmoins très souvent à la base d’un certain nombre de troubles cutanés, ORL, ophtalmologiques ou respiratoires et beaucoup sont allergisants. Mais ils peuvent aussi provoquer des troubles digestifs et neurologiques (maux de tête, nausées, altération de la vision ...). En outre, parfois, ils peuvent être sources de cancers, de troubles génétiques, voire même d’une altération des fonctions de reproduction.
L’utilisation des fongicides, fréquente et massive, par épandage, pulvérisation ou fumigation, présentent ainsi des risques importants pour la santé des travailleurs exposés et pour l’environnement.
Comme pour toute activité susceptible de présenter un risque d'exposition à des agents chimiques dangereux, l'employeur doit procéder à une évaluation des risques encourus pour la sécurité et la santé des travailleurs, limiter l'usage des fongicides au strict nécessaire, adopter de bonnes pratiques et d’hygiène au travail, former ses salariés et mettre à leur disposition les équipements de protection individuelle adéquats (combinaison, gants, bottes, masque) pour éviter tout contact et inhalation de fongicides.
Généralités sur les produits fongicides
- Les diverses utilisations des fongicides
Les produits fongicides sont utilisés dans quatre domaines : la protection des cultures (produits phytosanitaires), la protection des substances ligneuses et fibreuses, la désinfection des sols, bâtiments, installations d’élevage et d’horticulture, la médecine humaine et animale (produits antimycosiques).
- La protection phytosanitaire.
Les utilisations spécifiques à l’agriculture comprennent le traitement des semences et l’application sur les plantes.
Des champignons microscopiques, tels que rouille, mildiou, tavelure, oïdium, monilia, fusarium, botrytis, ... sont des organismes cryptogamiques responsables de maladies très fréquentes (cloque, fusariose, moniliose, septoriose, sclerotiniose, moisissures et pourritures ...) dont le caractère pathogène se distingue par l’action du mycélium, des spores, sur les organes du végétal sur lesquels ils se développent : l'infection peut toucher les racines, la tige, les feuilles, les tubercules et les graines.
Les conséquences économiques peuvent devenir très importantes, car ils causent des pertes considérables au cours de la croissance des plantes, avant, pendant et après la récolte, provoquant par exemple le dépérissement, la nécrose du végétal, la pourriture des fruits, la fonte des semis. Certains agents fongiques fabriquent des toxines qui rendent la récolte inutilisable pour l'alimentation. Les infections par les champignons peuvent aussi entraîner des dégâts esthétiques sur les cultures, par exemple pour les fleurs ou les plantes ornementales (taches noires des rosiers ...).
Dans le monde, les céréales, les fruits et légumes, le soja, la vigne et le riz sont les cinq cultures principales où les fongicides sont les plus utilisés pour la protection contre les maladies fongiques.
- La protection des produits ligneux et fibreux
Les champignons des bois d'œuvre se développent sur le bois dont le taux d’humidité est trop élevé et en milieu confiné (sous-sol, comble...).
Il s’agit d’éviter les dégradations structurelles nuisant à la résistance mécanique (pourriture molle, cubique, fibreuse) ou surfaciques sans pénétration dans la masse (moisissures, bleuissement).
Les champignons lignivores (mérule, coniophore, lenzite, polypore ...) s’attaquent aux bois des charpentes, poutres, solives entrainant la fragilisation de la structure des bâtiments, mais également la dégradation des huisseries, menuiseries, bardages, lambris, plinthes, parquets, ... Les traitements anticryptogamiques évitent aussi l’apparition et le développement des moisissures, le bleuissement, nuisant à l’esthétique des constructions en bois.
Dans l'industrie, de nombreux fongicides sont utilisés pour contrôler la croissance fongique dans les pâtes à papier, le tannage, les produits d’isolation en fibres végétales ou animales, les machines à papier, carton et machines textiles, protéger les tapis, les tissus et les cuirs (anti-moisissures).
- La désinfection des sols et des locaux et matériels.
Des produits en fumigation sont souvent employés pour la désinfection fongicide des locaux d’élevage, des incubateurs, et des œufs à couver... mais aussi en trempage, lavage-brossage des surfaces et instruments médicaux en clinique vétérinaire ou hospitalière.
- Les médicaments fongicides
Ce sont des substances pharmaceutiques propres à détruire les champignons qui causent des troubles cutanés ou muqueux (mycoses, candidoses), antifongiques externes appliqués localement ou antifongiques généraux destinés aux mycoses profondes.
La teigne est une mycose cutanée fréquente qui nécessite de larges applications sur les grands animaux d’élevage (chevaux, bovins notamment). - Le mode d'action des fongicides
Les fongicides absolus tuent les microorganismes cryptogamiques, les fongicides fongistatiques bloquent leur développement et les fongicides antisporulants entravent leur dissémination en détruisant la reproduction.
Il existe de multiples modes d'actions antifongiques, certains fongicides agissant sur plusieurs paramètres à la fois : blocage la respiration mitochondriale (strobilurines), inhibition de la synthèse des protéines ou des lipides (IBS, inhibiteurs de la synthèse des stérols), perturbation de la division cellulaire (benzimidazoles) ...
On distingue les fongicides de contact et les fongicides systémiques :
Les fongicides de contact sont des fongicides de surface qui ne sont pas absorbés par le végétal (feuilles ou graines).
Les fongicides systémiques sont absorbés par les plantes et véhiculés par la sève.
Les fongicides préventifs sont appliqués avant l’apparition des spores (effet anti-germinatif) et les fongicides curatifs sont appliqués une fois que la plante ou le bois a été infesté. - Composition des fongicides
Les fongicides sont des mélanges qui contiennent une ou plusieurs substances actives et un diluant qui est une matière solide (talc, argile ...) ou un liquide (solvant organique) et divers adjuvants (tensio-actifs, agents mouillants ...) qui améliorent leur efficacité, mais augmentent aussi souvent leur toxicité.
Les principes actifs des fongicides (plusieurs dizaines !) sont le plus souvent des substances chimiques synthétiques, issues de la chimie organique (hormis par exemple les fongicides à base de sulfate de cuivre, comme la bouillie bordelaise).
Les fongicides organiques sont classables en grands groupes :
- Les dérivés du cuivre
Les dérivés du cuivre sont des fongicides anciens qui servent essentiellement à lutter contre les maladies fongiques de la vigne (mildiou) mais aussi des pommes de terre et des arbres fruitiers (tavelures).
- Les carbamates de contact
Les thiocarbamates et dithiocarbamates, produits soufrés, sont des fongicides organiques très utilisés en agriculture et en industrie (zinèbe, manèbe, mancozèbe, propinèbe, thirame ..) pour la protection des feuillages, des semences, des fruits et légumes, traitement des gazons, la protection des textiles...
Ils agissent en bloquant la synthèse de processus métaboliques.
- Les carbamates systémiques
Les dérivés de l'acide carbarique et les benzimidazoles agissent en bloquant la mitose : fuberidazole, le diéthofencarbe, le thiabendazole, le propamocarbe, la carbendazime et le bénomyl ...
- Les fongicides systémiques inhibiteurs de la synthèse des stérols (IBS)
Ce groupe de fongicides regroupe plusieurs familles chimiques de fongicides dont celles des triazoles, imidazoles (fénapril ...), morpholines (dodémorphe, ...) et pyrimidines (pyrifénox...). En bloquant la synthèse des stérols, les IBS perturbent le fonctionnement et la formation de la membrane plasmique.
- Autres fongicides phytosanitaires : phtalimides (folpel, captane, captafol ...)
- Les fumigants fongicides
Les locaux et les matériels d’élevage, les serres horticoles et maraichères, les palettes ou les caisses de bois doivent être fumigées pour éviter l’infestation par les microorganismes fongiques : la désinfection est réalisée par fumigation d'un produit fongicide. La fumée agit sur les spores de moisissure en suspension dans l'air, puis se dépose sur les parois et le sol. La désinfection des locaux par des bombes fumigènes à base d’orthophénylphénol, parahydroxyphénylsalicylamide, thiabendazole, enilconazole, disulfure de diméthyle présentent une réelle efficacité.
On peut utiliser aussi des thermonébulisateurs, des canons à mousse pour nettoyer et désinfecter tous les bâtiments agricoles tels que les porcheries et autres bâtiments d’élevage bovin, équin, avicole ... les hangars, entrepôts, les serres horticoles et les véhicules.
- Les traitements curatifs et préventifs des bois
Les classes de risques d’après la norme NF EN 335-2 dépendent du degré d’humidité auxquels les bois sont soumis (depuis la classe 2 pour les bois au sec jusqu’à la classe 4 pour les bois exposés en permanence à l’humidité). Il est impératif de traiter les bois, par trempage ou par autoclave, en faisant pénétrer superficiellement ou en profondeur un produit aux propriétés fongicides : IPBC (Butylcarbamate d'iodopropynyle), propiconazole, tebuconazole, ... en association avec des insecticides (cypermethrine, permethrine). Pour le traitement des mérules, le produit fongicide (par exemple propiconazole) est injecté à reflux dans les puits d’injection réalisés en quinconce sur toute la surface à traiter.
- Les médicaments vétérinaires antifongiques
Les traitements externes des animaux (teigne en particulier) revêtent une grande importance avec des lotions, des bains fongicides, de manipulation souvent malaisée, mais l’utilisation de topiques antifongiques de contact (nystatine, énilconazole ...) permet une efficacité locale en se concentrant dans la couche cornée : la nystatine est un polyène, la terbinafine, le ketoconazole appartiennent au groupe des imidazolés, l’itraconazole, le fluconazole, l’énilconazole ... à la famille des triazolés. Pour être efficace, le topique doit être appliqué sur l’ensemble du corps de l’animal en le frictionnant à l’aide de papier absorbant imprégné du produit lorsqu’il s’agit d’une solution.
En dehors des traitements externes, l’exposition peut être aussi importante lors de la préparation de pré-mélange médicamenteux destiné à la fabrication d'aliments médicamenteux solides (par exemple, le parconazole pour les candidoses des pintades).
Les traitements fongicides sont appliqués également au milieu environnant, après aspiration et lavages : la désinfection des locaux et du matériel s’effectue avec de l’énilconazole, disponible sous deux formes, une solution et un générateur de fumée. A souligner que les animaux peuvent également transmettre la teigne aux éleveurs et aux soigneurs.
- Les bactéricides fongicides
Un bactéricide peut être en même temps un fongicide permettant de lutter contre les champignons microscopiques, les levures (levuricide) parasites ou saprophytes (provoquant notamment des mycoses) et les moisissures.
Ces produits à large spectre d’action (bactéricide, virucide, fongicide) sont utilisés pour la désinfection des surfaces inertes (équipements, matériels, locaux ...), des dispositifs médicaux, des plaies ...
Les désinfectants sont destinés aux milieux inertes (sols et surfaces, dispositifs médicaux, bennes et containers à déchets...), alors que les antiseptiques sont destinés aux tissus vivants (peau, muqueuses, plaies...) et ont un statut de médicament.
Les propriétés des ammoniums quaternaires (chlorures d'alkyldiméthylbenzylammonium ou chlorure de benzalkonium, de dioctyldiméthylammonium ...) sont à la fois détergentes, antimicrobiennes et antifongiques.
Les aldéhydes (formaldéhyde, glutaraldéhyde) sont utilisés pour leur activité antimicrobienne, fongicide et virucide puissante, dans les laboratoires d’anatomie et cytologie pathologique, d’analyses de biologie médicale, les services de désinfection des surfaces de nombreux locaux hospitaliers (blocs opératoires, salles de soins intensifs), pour la décontamination des endoscopes.
Les dérivés chlorés sont des désinfectants fongicides massivement utilisés, très efficaces et peu couteux : l’hypochlorite de sodium, plus communément appelé «eau de Javel » en solution aqueuse, est un puissant oxydant et c’est un désinfectant ménager bactéricide, fongicide et virucide efficace pour les toilettes, les poubelles, les sols ....
Les dérivés iodés, dont le représentant majeur polyvidone iodée ou povidone iodée ou polyvinylpyrrolidone iodée (PVP iodée), occupent une place importante dans l’antisepsie : leur spectre d'activité est large et les antiseptiques dérivés d'iode sont bactéricides (Gram+, Gram-), virucides, fongicides, levuricides et sporicides.
L'acide peracétique, obtenu par mélange d'acide acétique avec du peroxyde d'hydrogène, est un désinfectant et un antiseptique puissant couramment utilisé dans les solutions désinfectantes bactéricides et fongicides (services médicaux, industries agroalimentaires et cosmétiques) avec un spectre large : bactéries, levures, virus, spores.
Les principales situations professionnelles à risques des fongicides
Les professions exposées sont très nombreuses et on estime qu’environ 800 000 professionnels sont concernés par les dangers des fongicides et la France se situent dans les premières places mondiales pour le volume de fongicides utilisés :
- Les agriculteurs, horticulteurs, arboriculteurs, viticulteurs, maraichers, pépiniéristes
Le risque phytosanitaire varie selon les productions agricoles et il est notamment fort en viticulture, en cultures légumières et fruitières, caractérisées par l’intensité de l’utilisation des fongicides, avec de nombreux traitements tout au long de l’année.
- La vigne est l’objet d’une très forte pression phytosanitaire, car il s’agit d’une culture fragile : les fongicides pour lutter contre l’oïdium, le mildiou et le botrytis sont largement pulvérisés plusieurs fois par an. Les viticulteurs sont de loin les utilisateurs les plus intensifs de fongicides et les surfaces concernées par les applications de produits phytosanitaires sont importantes.
- Les cultures de fleurs, légumes, se pratiquent très souvent dans des serres horticoles, qui ont connu un fort développement : les serres horticoles constituent un milieu fermé, aux conditions confinées favorisant l’apparition de risques chimiques, dont ceux générés par les traitements phytosanitaires, non seulement lors de l’application du traitement comme dans tout secteur agricole, mais aussi de façon plus méconnue après, car les molécules persistent dans l’air suite au traitement avec des largages dans l’air lors de l’ouverture des évents. Les horticulteurs et maraichers utilisent des pratiques de désinfection des sols et manipulent aussi en serre des fumigants pour stériliser et s’exposent ainsi à un risque grave d’intoxication. La fumigation consiste à produire des fumées, des vapeurs désinfectantes (assainissement) ou toxiques (destruction des insectes, des champignons, ...).
- La protection fongicide des vergers dans les cultures arboricoles spécialisées dans la production fruitière, notamment pour les pommes, pêches, poires, abricots, prunes ... est caractéristique pour l’intensité de sa protection phytosanitaire et est grande utilisatrice de pulvérisations pour éviter des dégâts importants dans les plantations : l’application sur de grandes hauteurs accroit le danger de pollution de l’air ambiant.
- Les grandes cultures céréalières et oléagineuses accumulent une forte proportion des fongicides utilisés du fait des vastes surfaces concernées.
- les cultures de pomme de terre sont très consommatrices de produits phytosanitaires.
La pulvérisation phytosanitaire par jet est le procédé actuellement le plus répandu (grandes cultures ou arboriculture et viticulture). Les traitements aériens sont réservés aux surfaces d’accès difficile.
L’exposition des agriculteurs aux traitements phytosanitaires, lors de la préparation des bouillies, de l’épandage (défaut d’étanchéité des combinaisons, particulièrement au niveau des poignets, et des cabines), du nettoyage du matériel de pulvérisation ou des équipements de protection, de la ré-entrée sur les sites agricoles, est génératrice de risques chimiques importants.
Toute opération de pulvérisation commence par la préparation des bouillies et le remplissage de l’appareil. Cela constitue des phases critiques car des produits toxiques très concentrés sont alors manipulés avec des risques importants pour l’opérateur et l’environnement.
Les opérations de vidange et de nettoyage des appareils entraînent des incidents difficiles à gérer sans danger (prise en masse des produits dans la cuve, déversement accidentel des fonds de cuve).
Le traitement des semences pose aussi le problème de l’émission de poussières toxiques lors du stockage et de l’utilisation dans les semoirs. - Les jardiniers des parcs, cimetières et jardins du secteur privé ou des collectivités territoriales, des terrains de sport ou de loisirs.
- Les éleveurs pour désinfecter les bâtiments et installations et l’application de traitement antiparasitaires externes sur les animaux pour prévenir l'apparition et la prolifération des dermatophytoses, notamment la teigne. La fumigation est le procédé le plus toxique, car le fumigateur s’expose à un risque plus grave en milieu fermé.
- Les techniciens applicateurs du bois, les agents des services de salubrité des bâtiments, les peintres, en traitement préventif ou curatif par application de surface ou injection contre les champignons, qui peuvent occasionner des dégâts importants dans les bâtiments, en dégradant les bois et en endommageant gravement leur résistance mécanique. Le traitement préventif s’effectue par trempage dans des bacs ou par autoclave ou par brossage. Les techniciens hygiénistes amenés à désinfecter pour limiter ou éliminer la propagation de champignons avec des fongicides et effectuer les traitements de salubrité dans les boiseries sont continuellement exposés aux risques des traitements chimiques fongicides. Les produits d’imprégnation et de traitement des bois (lasures, ...) utilisés par les peintres contiennent des fongicides (propiconazole ...).
- Le personnel de soins infirmiers et vétérinaires dans l’application d’antiparasitaires fongicides externes par pulvérisation, shampooings, étalement de crèmes ou compresses imbibées de lotion de fongicide et dans la décontamination de l’environnement des animaux de production et les chevaux. De plus, les conditions de travail dans les cabinets vétérinaires, dentaires, établissements hospitaliers, avec des sources de souillure biologique multiples, sont propices aux contaminations des sols, surfaces de travail, instruments et appareils médicaux qui nécessitent des nettoyages et désinfections bactériennes et fongiques fréquentes.
Le risque de contamination direct correspond au risque du travailleur qui est exposé directement aux produits lors du traitement par épandage ou pulvérisation ou application du fongicide, mais aussi lors de la préparation du produit, du nettoyage et de la vidange de la cuve, de tout disfonctionnement du pulvérisateur (buses bouchées, rupture de tuyaux...).
Le risque de contamination indirecte correspond aussi à tout contact avec un élément pollué, tel que le matériel et l’emballage du produit fongicide, le végétal, le sol, les équipements, outils, engins et surfaces de travail, les vêtements.
La préparation des mélanges et l’application constitue les étapes les plus dangereuses de l’utilisation des fongicides, car le travailleur est exposé au concentré.
Les principaux risques chimiques des fongicides
Si les produits phytosanitaires soignent les végétaux, les risques de ces substances chimiques pour la santé humaine sont importants et cela a été longtemps méconnu et/ou sous-estimé. Les fongicides comprennent une grande variété de composés chimiques dont la toxicité varie considérablement d’une substance à l’autre : cette toxicité est généralement plus faible que celle des insecticides. Toutefois, Les fongicides sont très souvent à la base d’un certain nombre de troubles cutanéo-muqueux, ORL, ophtalmologiques ou respiratoires. Mais aussi de troubles hépato-digestifs et de troubles neurologiques (maux de tête, nausées, altération de la vision). En outre, parfois, ils peuvent être sources de cancers, de troubles génétiques, voire même d’une altération des fonctions de reproduction.
On distingue les effets aigus (dus à des concentrations élevées) et chroniques (dus à de faibles concentrations, mais à des expositions répétées). Les effets aigus s'observent lors de fuites, éclaboussures, aspersions, projections, suite à des rejets accidentels massifs de fongicides sous forme de poussières, gaz ou de liquides toxiques.
Si pour la toxicité aigue, le rapport de causalité est clairement identifié, il n'en est pas de même pour la toxicité chronique qui est beaucoup plus malaisée à cerner avec précision.
Les fongicides sont toxiques par trois voies, orale (bouche, œsophage, appareil digestif), respiratoire (nez, trachée, poumons), cutanée (y compris les yeux et les muqueuses).
Les types d'intoxications qui en résultent sont de deux sortes :
- Intoxications aiguës : elles sont dues à une durée d'exposition courte, une absorption rapide du toxique et l'apparition rapide de symptômes. Ces intoxications sont généralement provoquées par l'absorption de produits liés à des maladresses ou des méprises, elles entraînent souvent des troubles importants, par exemple lors de l’inhalation massive de poussières, fumées, gaz ou vapeurs, particules fines émises à la préparation du traitement et lors de la pulvérisation du brouillard de produit et de la fumigation.
- Intoxications chroniques : elles sont dues à l'absorption progressive et répétée de petites quantités de produits qui vont s'accumuler dans l'organisme jusqu'à provoquer des atteintes graves. Au cours de l'exposition, l'opérateur ne ressent que des troubles mineurs (maux de têtes et nausées) lorsqu'ils sont décelés, mais à terme, des pathologies plus importantes peuvent apparaître. Certaines font l'objet de tableaux de maladies professionnelles du régime général, notamment les tableaux n° 34 et 65.
Les troubles de contact sont les plus fréquents :
- le contact cutané va provoquer des allergies et des troubles caustiques : dermites, ulcérations.
- le contact respiratoire est responsable de rhinites, d'asthmes professionnels.
- le contact digestif par ingestion accidentelle (mains ou aliments souillés) peut entraîner des troubles digestifs.
Exemples de risques chimiques selon les produits antifongiques :
- Les dérivés du benzimidazole (bénomyl, thiabendazole, carbendazime ...), les dithiocarbamates (thirame, manèbe, mancozèbe, ...), les strobilurines, phtalimides, provoquent des irritations fréquentes de la peau, des yeux, du nez, du larynx. Ce sont également des produits sensibilisants augmentant les risques d’allergies. On peut noter aussi l’apparition de vertiges, nausées, dyspnées, lors d’inhalation prolongée. Certains sont considérés comme cancérogènes probables (manèbe, mancozèbe, tébuconazole, captafol ... ). Quelques fongicides de ces familles sont des perturbateurs endocriniens anti-androgènes (bénomyl, carbendazime ...).
- Les ammoniums quaternaires sont des tensio-actifs cationiques qui détruisent le film lipidique protecteur cutané et sont donc tous des irritants pour la peau avec un pouvoir nocif variable selon les compositions chimiques et leur concentration. Leur toxicité est essentiellement cutanée et oculaire. Ils sont responsables de dermatite de contact (avec possibilité de brûlures cutanées à forte exposition) et d'allergie. Ce sont des perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés. Leur utilisation associée à des dérivés chlorés est dangereuse.
- Les aldéhydes (formaldéhyde, glutaraldéhyde) utilisés pour leur activité antimicrobienne et fongicide sont des molécules irritantes et sensibilisantes, générant des affections cutanées aiguës et chroniques. De plus, ces aldéhydes sont des composés organiques volatils qui dégagent des vapeurs à température ambiante responsables de symptômes respiratoires (asthme...). Le formaldéhyde est par ailleurs classé par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) comme cancérogène certain chez l’homme.
- L’acide peracétique est une molécule couramment utilisée dans les solutions désinfectantes bactéricides et fongicides (services médicaux, industries alimentaire et cosmétique) en remplacement du glutaraldéhyde : c’est un produit acide à la forte odeur de vinaigre, corrosif, au pouvoir irritant, dangereux à forte concentration pour la peau et les muqueuses.
- Les agents chlorés oxydants utilisés pour leurs propriétés antimicrobiennes et antifongiques sont à l’origine de dermites irritatives, notamment avec l’eau de Javel.
- Les dérivés iodés sont à l’origine chez les soignants de dermites de contact et de phénomènes d’allergie (urticaire) et les contacts cutanés répétés, prolongés et non protégés peuvent éventuellement conduire à l’apparition de symptômes d’iodisme par dysfonctionnement thyroïdien chez les personnes qui y sont sensibles (coryza, larmoiement, hypersudation, hypersalivation, tachycardie, ...) et sont à éviter chez la femme enceinte ou allaitante.
Les mesures de prévention des risques professionnels des utilisateurs de fongicides
Comme pour toute activité susceptible de présenter un risque d'exposition à des agents chimiques dangereux, l'employeur doit procéder à une évaluation des risques encourus pour la sécurité et la santé des travailleurs. Cette évaluation doit être renouvelée périodiquement, notamment à l'occasion de toute modification importante ou avant une activité nouvelle.
L'évaluation des risques inclut toutes les activités de l'entreprise, y compris l'entretien et la maintenance.
Les résultats de l'évaluation des risques sont consignés dans le Document Unique de Sécurité (D.U.S).
L’évaluation du risque d’exposition pour les personnes manipulant les produits fongicides doit tenir compte de plusieurs facteurs, déterminant la gravité du risque :
- la voie d’exposition par contact direct ou par voie aéroportée,
- la forme de présentation du produit : produit concentré ou dilué, forme liquide ou poudre ;
- les caractéristiques physico-chimiques du produit : par exemple la présence de composés organiques volatils, ...
- les conditions d’utilisation du produit : bains de trempage et solutions, vapeurs, pulvérisation, projections, chiffon imprégné...
L'étiquetage du produit et la fiche de données de sécurité sont obligatoires et permettent de repérer les principaux risques. En fonction des risques mentionnés sur l’étiquette, le port de certains types de protection peut s’avérer obligatoire. Il est essentiel de lire l’ensemble des indications reprises sur l’étiquette.
En supplément de l’étiquetage, tout employeur doit obtenir de son fournisseur une Fiche de Données de Sécurité (F.D.S) plus complète pour mieux mesurer les risques.
L'ensemble des produits doivent être en conformité avec plusieurs réglementations fondamentales qui sont matérialisés sur l'emballage et/ou sur les documents qui accompagnent ces produits, délivrées obligatoirement et gratuitement par le fournisseur.
C’est pourquoi, les produits fongicides doivent posséder leur Fiche de Données de Sécurité (FDS). Ce document renseigne sur la composition, les propriétés, les caractéristiques physico-chimiques et surtout le mode d'utilisation, comme la concentration des mélanges. On y trouve également des données concernant les premiers soins, la toxicité et les précautions de manipulation. L'ensemble de ces connaissances facilite la rédaction de la méthode de désinfection ou d’antisepsie pour optimiser l’efficacité du produit tout en n’en minimisant les risques d’emploi. Ce document est remis au chef d'établissement qui le transmet au médecin du travail et doit être porté à la connaissance des responsables utilisateurs.
Les fiches de données de sécurité qui comportent plusieurs rubriques parmi lesquelles figurent les indications suivantes :
- identification du produit,
- propriétés physico-chimiques et toxicologiques,
- précautions de stockage, d'emploi et de manipulation et celles qui doivent être prises en cas d'élimination ou de destruction,
- mesures à prendre en cas d'incendie, de dispersion accidentelle,
- informations sur le transport ...
Chaque classe de danger sur l’étiquette de l’emballage est représentée par un symbole imprimé en noir sur fond jaune.
Ce symbole est accompagné de plusieurs mentions : le ou les nom(s) de la ou des substance(s) qui apporte(nt) le danger, un certain nombre de phrases R (phrases de risque) qui renseignent sur la nature exacte du danger, un certain nombre de phrases S (conseils de prudence) destinées à assurer l'utilisation du produit dans de bonnes conditions, le nom, l'adresse et le numéro de téléphone du fabricant.
Exemple : R36 "irritant pour le yeux" , S37 "porter des gants appropriés".
Bien entendu, ce type de prévention ne se concrétise que par la formation et l’information du personnel, sur la nature des produits manipulés et de leurs effets néfastes potentiels, et sur la compréhension des étiquettes des emballages.
L’adoption de bonnes pratiques d’usage des produits fongicides est indispensable :
- Des réductions dans l’usage des fongicides sont possibles en résorbant les inefficacités des exploitations : il convient de limiter l'usage des phytosanitaires au strict nécessaire et d’optimiser les doses et nombres de traitement en fonction des critères météo, état sanitaire, stade de développement de la culture...
Par ailleurs, la suppression ou la substitution des produits ou procédés dangereux par d’autres qui le sont moins est la mesure de prévention prioritaire qui s'impose. Par exemple, dans les serres, la stérilisation du sol par la vapeur est préférable à la fumigation parce que, en plus de détruire la majorité des parasites, elle n'a aucun effet secondaire toxique.
Des substitutions ou modifications dans l’usage des fongicides
Le formaldéhyde (formol), un désinfectant bactéricide et fongicide utilisé dans des opérations de nettoyage, est une substance très volatile, très toxique et classé cancérogène avéré, et peut être substitué par l’acide peracétique pour la désinfection de matériel médical, ...
Par ailleurs, les produits en capsules ou en granulés diminuent les expositions par voie respiratoire par rapport aux produits en poudre ; les formulations en sachets dégradables limitent l’exposition du personnel au contact cutané.
Il faut éviter les procédés de brumisation et préférer l’essuyage humide pour la désinfection des surfaces.
- Les mesures techniques de prévention collective indispensables sont les suivantes :
- Aménagement du local technique et de l’aire de préparation et de nettoyage des équipements de travail : ventilation efficace, séparation des produits en fonction des FDS...
- Bon réglage et entretien (buses bouchées...) des pulvérisateurs.
- Utiliser un bac étanche de récupération pour éviter les débordements lors de la préparation de la bouillie.
- Toujours bien refermer les bidons et autres conteneurs de produits chimiques et essuyer les liquides ou ramasser les granulés immédiatement après tout déversement.
- Stocker des fongicides présente des risques de chute ou de renversement d'emballage avec fuites ou déversements des produits. Toutes ces caractéristiques rendent nécessaire, outre les précautions lors de leur emploi, l’utilisation de contenants, d’armoires ou l’aménagement de locaux spécifiques de stockage, armoires avec étagères de rétention, matériels de stockage avec bacs rétention pour prévenir et maîtriser les fuites accidentelles de liquides.
- Cabines filtrantes et pressurisées climatisées, entretien scrupuleux des cabines (joints, vitres,...) pour assurer leur étanchéité.
- A la fin de la pulvérisation, rincer les buses au-dessus du champ pour éviter de ramener des restes de produit dans les locaux de l'exploitation.
- Tout retour d’eau de lavage polluée dans le réseau doit être impossible. Il est donc nécessaire d’installer un dispositif spécial (ex. : clapet anti-retour, disconnecteur...).
- Une bonne gestion des épandages permet de réduire les fonds de cuves.
- Réentrée dans les zones traitées (intervention sur culture après que cette dernière ait été traitée) : le respect des délais d’attente recommandés avant de pénétrer dans une enceinte où des fongicides ont été appliqués est impératif, ainsi que l’observation rigoureuse du mode d’emploi de ces produits. Des panneaux sécurité doivent être mis à l’entrée de la parcelle traitée pour indiquer qu’un traitement est en cours et le délai de réentrée, car les risques liés aux fongicides persistent après l’application des produits.
- La ventilation du local de travail, et le captage des désinfectants fongicides à la source et rejet à l’extérieur du local doit assurer un renouvellement d'air en permanence afin de limiter les risques pour la santé. La ventilation et l’aération des lieux de travail jouent un rôle essentiel pour limiter la concentration de l'ensemble des vapeurs dans l'air ambiant et les évacuer des lieux de travail, de façon à respecter les valeurs limites d’exposition et éviter ainsi les conséquences sur la santé des travailleurs.
Ainsi, les bains de glutaraldéhyde ou d’acide peracétique ouverts ou transvasés manuellement doivent être effectués dans une pièce adaptée, avec capture des vapeurs au lieu d’émission et extraction de l’air pollué, ou à défaut un renouvellement d’air suffisant dans la pièce par une ventilation mécanique.
L’utilisation de laveurs automatiques est aussi un moyen très efficace de réduire l’exposition au glutaraldéhyde.
- Une hygiène rigoureuse, en application phytosanitaire ou en réentrée, est indispensable : se laver les mains après chaque intervention, prendre une douche immédiatement après le traitement, remplacer tout vêtement souillé par des projections.
Les Equipements de Protection Individuelle de l’utilisateur de produits fongicides
L’équipement du travailleur qui doit appliquer un fongicide sert à le protéger d’un contact avec le produit. L’exposition au produit peut se faire lors de la préparation (exemple : remplissage du pulvérisateur) ou durant le traitement. Même si le port de certains équipements peut être gênant, notamment par temps chaud, il est absolument indispensable de les utiliser.
L’objectif est d’éviter au maximum toute exposition cutanée, respiratoire ou digestive. Il est primordial que l’utilisateur connaisse les phases les plus à risque et porte une protection (gants, masque, combinaison) à ces moments clefs (préparation, nettoyage, incidents lors de la pulvérisation).
Les équipements de protection individuelle ne doivent pas sortir de l'entreprise. Il est important de rappeler que les vêtements de protection (bottes, combinaison, masque, gants) doivent être rangés en dehors du local de stockage des produits phytosanitaires afin d’éviter leur saturation par les éventuelles vapeurs toxiques pouvant être dégagées par les produits.
Les vêtements de travail et équipements de protection individuelle fournis et entretenus par l'employeur comportent : les combinaisons de protection, les masques avec filtre à gaz ou lunettes selon les cas, les gants, les bottes de sécurité ou de protection. L'employeur doit s'assurer que ces équipements de protection individuelle sont effectivement portés.
- La combinaison : Le port d’une combinaison (jetable ou durable) prévue pour les traitements phytosanitaires est essentiel. Pour une protection optimale, il convient de porter une combinaison imperméable (vêtements de type 3 Etanchéité aux projections de liquides ou de type 4 Etanchéité aux aérosols, aux pulvérisations) et munie d’un capuchon. Les salopettes en textile n'offrent qu'une protection limitée. Lors de l’habillage, la combinaison devra être portée de manière à recouvrir les gants et les bottes.
Pour entretenir une combinaison de traitement durable, il faut impérativement limiter le nombre de lavage en machine. Pour ce faire, le vêtement encore porté doit être rincé à l'eau claire directement après traitement, puis seulement retiré et séché.
Quant à la combinaison jetable, d’usage plus fréquent en agriculture, elle doit être changée à temps, selon les prescriptions du fabricant. Les combinaisons jetables deviennent poreuses après une certaine durée, sans pour autant changer d’aspect. Elles sont perméables à l’air et réutilisables quelques fois si non déchirées. - Le masque et les lunettes : Le port de masque est nécessaire car certains produits plus volatiles sont fortement inhalés, de même lors de la manipulation de poudres. Il évite la pénétration par les voies respiratoires des gouttelettes et poussières de produits phytosanitaires. L’idéal est d’utiliser un masque avec une cartouche avec filtres combinés pour les solvants organiques et inorganiques ainsi que pour les poussières (poudres). Pour les produits phytosanitaires, l’utilisation d’un filtre à particules (P) additionné d’un filtre à charbon actif de catégorie A est suffisante et recommandée (cartouche du type A2P2). La cartouche accumule les substances actives jusqu’à saturation. La cartouche doit être changée dès que le travailleur commence à sentir l’odeur du produit malgré le port du masque. Un demi-masque suffit s'il est muni de filtres pour le gaz et la poussière et accompagné de lunettes : le port de lunettes permet de protéger l'applicateur contre les dégâts oculaires des éclaboussures de produits, certains produits phytosanitaires étant corrosifs ou irritants. Le remplacement du filtre doit être régulier. Les masques doivent être entretenus et nettoyés à l'eau savonneuse et rincés à l’eau claire. Pour les filtres, il est conseillé de les ôter après chaque utilisation et les fermer avec leur opercule. Ne pas les mouiller, ni les souffler (soufflette) : un filtre colmaté est un filtre à jeter, la force de l’air comprimé ne libère pas mais détruit les fines alvéoles du filtre, le rendant inefficace. Les essuyer avec un chiffon propre humide et les stocker dans une poche hermétique vidée d’air.
Exemples de types de filtre pour appareil de protection respiratoire :
Glutaraldéhyde : A1P1 ou A2P2
Acide peracétique : B1P1 ou B2P2
Formaldéhyde : B1 ou B2 si vapeurs + P3 si aérosols
Les lunettes-masque doivent être conformes aux normes EN 166,168. - Les gants : le port de gants est absolument nécessaire. Imperméables aux produits chimiques, ils protègent les avant-bras. La pénétration cutanée des phytosanitaires est réduite de 90% par le port de gants adaptés résistants au risque chimique (sigle CE et symbole « éprouvette » selon la norme EN 374), en nitrile ou néoprène, en privilégiant l’étanchéité (gants couvrant les avant-bras) et le confort (souples, doublés d’un support textile). Les gants en cuir, latex ou PVC sont à proscrire. Il est impératif de ne jamais contaminer l’intérieur des gants. Beaucoup de cas d’exposition dermique sont la conséquence de contaminations internes de ces gants, quand l’utilisateur les enlève et les remet. Il est donc nécessaire de laver l’extérieur des gants à l'eau claire avant de les enlever. L'extérieur du gant sera ensuite séché puis aussi et surtout l'intérieur. Ne jamais réutiliser des gants craquelés ou déchirés. La cuve lave-mains doit être considérée comme un complément au port des gants. Les mains doivent être lavées directement après la manipulation.
- Les bottes de sécurité ou de protection : Le port de bottes ou bottines imperméables, réservées aux traitements phytosanitaires conformes aux normes CE EN345-346-347, marquage S5 ou P5 (Polymères naturels et synthétiques), est nécessaire. Les chaussures de travail en cuir ou les chaussures en toile ne sont pas imperméables et adaptées pour les traitements phytosanitaires.
La combinaison sera portée au-dessus des bottes et pas dans les bottes afin d'éviter la pénétration de liquide dans celles-ci.
La surveillance médicale de l’utilisateur de produits fongicides
La détection au plus tôt des irritations cutanées et l'intervention du médecin du travail permet l'identification des travailleurs prédisposés aux allergies professionnelles et le retirement de l'exposition afin de prévenir une maladie chronique due aux contacts des fongicides.
En cas d'une allergie aux fongicides, établie et invalidante (asthme notamment), le changement de poste pour une éviction totale de l'allergène concerné peut être demandé par le médecin du travail, qui, conformément à l'article L241-10-1 du Code du Travail, est habilité à proposer des mesures individuelles telles que mutations ou transformations de postes, justifiées par des considérations relatives à l'état de santé physique des travailleurs qui ne correspondent plus au travail exigé.
La formation de l’utilisateur de produits fongicides
Le certificat individuel Certiphyto est obligatoire pour répandre des produits fongicides phytosanitaires.
Valable dix ans, il s'obtient au terme douze heures de formation réparties sur de deux jours. Ces formations sont effectuées par des organismes agréés dont les chambres d'agriculture et comprennent quatre modules : les effets des produits phytosanitaires sur la santé, sur l'environnement, les réglementations en la matière et le matériel dans lequel investir.
Le certificat Certiphyto est aussi obligatoirement présenté pour l’achat de fongicides phytosanitaires à usage professionnel.
Tous les usages de fongicides phytosanitaires sont concernés, qu’ils soient agricoles, forestiers ou non agricoles.
Le certificat individuel peut être obtenu soit par équivalence avec un diplôme délivré dans les 5 années précédentes, soit par une formation adaptée à chaque activité.
Mai 2015
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19/06/2022