Les accidents liés aux engins et machines agricoles sont le premier risque professionnel en fréquence et gravité auquel sont exposés les agriculteurs, avec plus d'une cinquantaine de décès annuellement (chutes et renversements des tracteurs, coincements, écrasements, happements par des machines). L'utilisation d'engins et machines agricoles puissants avec de nombreuses vibrations, tout au long de l'année, sur des terrains inégaux et parfois pentus, avec des parties mobiles en mouvement pour le travail du sol ou des récoltes, dans des conditions climatiques parfois difficiles, en situation d'isolement, avec la présence de lignes électriques, explique la dangerosité particulière de la conduite des engins et machines agricoles.
Les accidents liés aux engins et machines agricoles sont le premier risque professionnel en fréquence et gravité auquel sont exposés les agriculteurs, avec plus d'une cinquantaine de décès annuellement (chutes et renversements des tracteurs, coincements, écrasements, happements par des machines). L'utilisation d'engins et machines agricoles puissants avec de nombreuses vibrations, tout au long de l'année, sur des terrains inégaux et parfois pentus, avec des parties mobiles en mouvement pour le travail du sol ou des récoltes, dans des conditions climatiques parfois difficiles, en situation d'isolement, avec la présence de lignes électriques, explique la dangerosité particulière de la conduite des engins et machines agricoles. Un équipement de protection individuelle est indispensable, ainsi que des pratiques gestuelles appropriées, une organisation rationnelle des travaux agricoles, le choix d'engins adaptés au travail à réaliser et bien entretenus, des techniques éprouvées suite à une bonne formation, sont des mesures de prévention qui permettent de réduire l'accidentologie du machinisme agricole.
Les situations à risques de la conduite d'engins et de l'utilisation de machines agricoles
La totale mécanisation des grandes cultures céréalières et oléagineuses, mais aussi en grande partie pour la viticulture, l'arboriculture, et la polyculture, entraine l'usage de nombreuses machines et engins agricoles très variés pendant toutes les phases de l'exploitation, depuis la préparation des sols (épandage, labourage), les semis, les traitements des cultures jusqu'à la récolte (moisson, …). Avec de spectaculaires accroissements de la productivité, mais aussi de potentiels risques sécuritaires. Les engins peuvent être des tracteurs auxquels sont attelés des remorques ou des outils (charrue, semoir, multiples autres outils selon la nature des travaux …) ou bien des engins autotractés tels que la moissonneuse-batteuse, l'ensileuse, l'épandeur d'engrais … Ces travaux agricoles comportent une combinaison de risques naturels et de risques liés à l'emploi de ces machines. Les risques naturels sont liés au caractère accidenté des terrains et à leur déclivité éventuelle, aux difficultés d'accès, à la visibilité réduite et à la difficulté des conditions climatiques (vent, humidité, brouillard, chaleur ou froid).
Les facteurs de risque professionnel sont souvent relatifs à des conditions dans lesquelles une énergie non contrôlée est libérée, gravitationnelle (chutes, renversements..), cinétique (heurts, happements…).
La durée d'exposition à la condition dangereuse, influence considérablement l'incidence des facteurs de risque : or, pour de nombreux agriculteurs et tractoristes, l'usage de ces engins est permanent tout au long de l'année, dans les champs et les vignes ou vergers, et sur la route d'accès aux exploitations agricoles. Les risques professionnels liés au machinisme agricole, hors les risques chimiques dus aux produits fertilisants, pesticides ou aux lubrifiants et carburants, peuvent être classés selon qu'ils sont :
- mécaniques : heurts et happements (des doigts ou bras, de la chevelure ou des vêtements) par les parties mobiles en mouvement des machines (herses rotatives, lames en rotation rapide, fond de la trémie d'épandage …), écrasement par des chutes de charges ou le renversement des engins dans les déclivités ou profondes ornières, coupures et perforations par les outils de travail, projections de particules solides (de bois, de roche, de débris végétaux dans les yeux), chute lors de la descente de l'engin … La puissance relative par rapport au poids élevée, la faible stabilité pour les tracteurs enjambeurs notamment (hauteur du centre de gravité, polygone de sustentation) sont des facteurs aggravants de dangerosité d'origine mécanique.
- physiques : vibrations produites par les engins dans le poste de conduite, niveau sonore trop élevé, courant électrique, …
Les interventions en cas de bourrage, les opérations d'attelage et de dételage, les travaux concernant les liaisons tracteurs-outils autour de l'arbre de transmission à cardans (avec des pièces mobiles à vitesse de rotation élevée), le contact direct avec une ligne électrique aérienne figurent parmi les situations les plus dangereuses. Le taux d'accidents mortels causé par l'éjection du conducteur de son siège ou consécutif au retournement du tracteur et à l'écrasement ou coincement du conducteur, est important dans le secteur agricole : soit des renversements sur le côté durant les opérations sur pente raide, au bord d'un fossé, soit des renversements vers l'arrière (cabrage) consécutif à une élévation de l'avant de l'engin.
Les chutes à la descente de la cabine du tracteur sont fréquentes du fait de l'engourdissement des membres inférieurs et/ou de la glissance du marchepied ou de la chaussée boueuse.
De plus, le retard dans l'alerte et l'éloignement des centres de secours, du fait du caractère isolé des travaux agricoles, est un facteur majorant de gravité.
Enfin, la faible vitesse relative des engins agricoles par rapport aux autres véhicules sur la route, leur gabarit important sont sources de risques d'accident routier.
Les vibrations au volant des engins agricoles, les forces compressives et de cisaillement répétées principalement aux jonctions dorsolombaires et lombo-sacrées présentent des risques chez les conducteurs d'engins qui restent assis pendant longtemps sur leur siège au poste de conduite : il en résulte des troubles vertébraux provoquant des lombalgies, cruralgies, cervicalgies, sciatiques par hernie discale …
Les mesures préventives des risques des engins et machines agricoles
- La formation du conducteur
La conduite d'engins agricoles est de plus en plus complexe. Les précautions à prendre pour les terrains en dévers ou glissants, les techniques d'attelage présentant le moins possible de report de charge sur l'attelage, le choix approprié de masses d'équilibrage, etc… sont sujettes à une obligation de formation et d'autorisation de conduite délivrée par l'employeur. L‘agent qui utilise un tracteur agricole doit avoir suivi une formation adéquate, complétée et réactualisée chaque fois que nécessaire. Si cette obligation n'est pas assortie obligatoirement d'une certification car satisfaite par les contenus de formation dans certaines filières de l'enseignement agricole (CAPA …), la délivrance du Certificat d'Aptitude à la Conduite En Sécurité CACES 1 ou 8 constitue un bon moyen pour l'employeur de se conformer aux obligations en matière de contrôle des connaissances et du savoir-faire de l'opérateur pour la conduite en sécurité de l'équipement de travail. Ces contrôles sont réalisés par des testeurs qui appartiennent à des organismes agrées.
CACES 1 : mini-pelle et tracteur < 50 ch
CACES 8 : tracteur agricole > 50 ch + accessoire (remorque, fourche, ...)
(Articles R4323-55 et R4323-56 du Code du Travail : formation à la conduite et autorisation de conduite des équipements de travail automoteurs et des équipements de levage)
Pour conduire un tracteur sur route, un agriculteur doit posséder le permis de conduire correspondant au poids total autorisé en charge (PTC) du véhicule. - L'ergonomie et la sécurisation du poste de conduite
- fournir aux tractoristes un siège anti vibratile avec une suspension mécanique ou oléopneumatique ; une grande gamme d'ajustements possibles (hauteur, assise tournante …) permet l'adoption de postures au volant qui réduisent les contraintes subies par l'appareil locomoteur.
Le choix des véhicules à poste de conduite le plus ergonomique s'impose donc, mais cela n'est pas suffisant pour limiter les troubles musculo-squelettiques si une formation et une sensibilisation particulières à la bonne position de conduite (position du siège, du volant, des pieds et des mains) et à la manipulation des réglages (siège, commandes, volant, rétroviseurs…) ne sont pas faites.
- tracteur avec dispositif de protection contre le renversement (arceau arrière fixe ou pliable, arceau avant fixe ou rabattable ...) : cette structure de protection en cas de renversement doit être complétée par un système de retenue du conducteur sur son siège (ceinture de sécurité par exemple) et laisser au conducteur un espace vital après renversement.
- bonne accessibilité de la cabine avec un marchepied antidérapant, une main courante, une poignée permet de prévenir les chutes.
- mise en place de suspensions (siège, cabine, essieu, attelage à rotule ...). - Une organisation rationnelle des taches
La première des mesures de prévention passe par une réflexion en amont sur les travaux agricoles à effectuer. Une bonne préparation et organisation sont des gages de sécurité des opérations ultérieures, ainsi que le respect des bonnes pratiques sécuritaires.
- Choix de la machine et des outils bien adaptés au travail à réaliser et au terrain.
- Nécessité de procéder aux vérifications périodiques (freins du tracteur et de son attelage, pneumatiques, protecteurs d'arbre à cardans, graissage …).
- Optimisation de l'environnement de travail avec sécurisation de la circulation des engins à la fois dans l'accès aux champs et dans l'exploitation elle-même : chemins les moins tortueux ou boueux et les plus aplanis et larges possibles (surtout en présence de talus et de fossés), aménagement d'une bonne visibilité (taillis, haies, broussailles, branchages), zones de virage suffisamment larges à chaque rangée de culture. il faut avoir anticipé les manœuvres à effectuer en toute sécurité (pour le tractoriste lui-même, mais aussi pour les autres agriculteurs et pour les tiers).
- Equilibrage correct du chargement embarqué, arrimage sûr du matériel transporté dans la remorque. Des calages et arrimages des charges et des équipements mal assurés ou défectueux, une mauvaise confection ou répartition du chargement sur les fourches ou plateaux de levage, entrainent une chute et des traumatismes lors du basculement de la charge manutentionnée, comme l'écrasement ou la fracture des membres, les coincements des pieds et des mains, des contusions et hématomes, …
- repérage de la présence d'obstacles comme les lignes téléphoniques ou surtout lignes électriques aériennes (distance minimale à respecter de 3 mètres en HTA à 5 mètres en HTB pour éviter tout risque de contact et d'amorçage d'arc électrique) …
- porter attention au risque d'enroulement ou de happement au fond des trémies, respecter les barres d'éloignement et les protecteurs situés au-dessus ou sur le coté des outils pour réduire les accès involontaires aux zones dangereuses. L'absence ou le mauvais état des protections ou du mode d'attelage sont sources de nombreux accidents.
- prendre les précautions nécessaires pour ne pas entreprendre un débourrage en marche.
- abaissement des charges ou équipements élevés par systèmes hydrauliques à la fin de toute opération.
- respect de la réglementation routière : permis, gyrophare, feux de croisement, vitesse, poids total en charge (PTC), pas de consommation d'alcool ni de produits stupéfiants, port de la ceinture de sécurité. Plus spécifiquement, les parties mobiles des engins agricoles doivent être repliées ou démontées (séparateurs ou diviseurs de moissonneuses-batteuses, barres de coupe …) lors d'un parcours routier (article R. 312-15 du code de la route). - Des équipements de protection individuelle adaptés (EPI)
L'utilisation de vêtements non ajustés ou flottants (manches, pans de chemise …), qui pourraient être facilement happés par des pièces mobiles en rotation, est proscrite (article R 4323-16 du code du travail).
Les équipements de protection individuelle comportent des combinaisons de travail, des gants de manutention, des chaussures et lunettes de sécurité, une protection auditive, une ceinture lombaire éventuellement pour prévenir les lombalgies, un masque anti-poussières FFP2 lors d'un fort empoussièrement occasionnel en sortie de cabine.
Pour les traitements phytosanitaires, voir : Les équipements de protection individuelle de prévention des risques phytosanitaires : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=151
Septembre 2014
Partagez et diffusez ce dossier
Laissez un commentaire
Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.
Les avis des internautes
05/09/2023
29/03/2022