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- La prévention des risques professionnels des géomètres-topographes
Les géomètres, topographes et géomètres-expert sont chargés des relevés métriques des terrains, des infrastructures, des réseaux divers et des ouvrages : ils établissent des plans, des cartes d'implantations, effectuent des marquages / piquetages pour les chantiers du BTP, pour les projets d'aménagement urbain ou rural ou procèdent à des divisions de parcelles et des bornages pour les propriétés des particuliers.
Les géomètres, topographes et géomètres-expert sont chargés des relevés
métriques des terrains, des infrastructures, des réseaux divers et des
ouvrages : ils établissent des plans, des cartes d'implantations,
effectuent des marquages / piquetages pour les chantiers du BTP, pour les
projets d'aménagement urbain ou rural ou procèdent à des divisions de
parcelles et des bornages pour les propriétés des particuliers.
L'emploi du temps est constitué de nombreux déplacements sur le terrain et
une activité de bureau pour établir des dessins et des plans.
Dans son travail, le géomètre-topographe est donc soumis aux risques routiers et est amené à faire des relevés extérieurs avec ses appareils sur des terrains à accès difficiles et aux sols inégaux, encombrés, comportant des tranchées, …et/ou glissants et avec de mauvaises conditions météorologiques ; il y a de plus les risques des interventions éventuelles de plusieurs corps de métier simultanément, avec la circulation dangereuse d’engins de chantier.
Les risques psychologiques de violence des clients se manifestent lors des bornages contradictoires contestés, avec stress émotionnel en situation d'agression verbale voire physique.
Des mesures de sécurité sont indispensables, particulièrement en ce qui concerne les conditions météorologiques et les consignes sur les moyens de protection individuelle sur les chantiers (port du casque, chaussures ou bottes antidérapantes ...).
Il est utile aussi de dispenser des formations aux techniques de dialogue et de communication qui contribuent à désamorcer les risques de violence en cas de contestation de son objectivité et impartialité.
Les principaux risques des géomètres-topographes
Le géomètre exerce en mode libéral au service de particuliers ou d’entreprises privées, ou bien est salarié des collectivités locales (services techniques ...) ou des bureaux d’études entreprises du BTP ou de sociétés de topographie. Le géomètre est assisté d’un opérateur topographe-géomètre.
Le géomètre et son assistant réalisent des relevés de terrain, à l'aide d’appareils de mesures topographiques (théodolites, tachéomètres, drones, laser) et établit à partir de ces relevés des plans d'implantation d'ouvrages sur ordinateur, en utilisant des logiciels de métré, de CAO/DAO (Conception / Dessin Assistée par Ordinateur), ou SIG (systèmes d'information géographique) ; puis procèdent aux implantations sur le terrain à l’aide de repères (marques, piquets, bornes, clous d'arpentage …) pour positionner physiquement l’emprise.
Pour les grands projets, dès leur démarrage, le géomètre doit travailler avec le coordonnateur SPS qui assure la coordination avec les différents intervenants lors de la phase de conception, puis au fur et à mesure de la poursuite des travaux.
La pratique de leur métier expose les géomètres et topographes à de nombreuses contraintes et situations à risques :
- Risques de Chutes
Les chutes de plain-pied ou de hauteur si dénivellation (près d’un quai, d’une falaise ...) , sont liées à la topologie d’un terrain difficile et au sol inégal, encombré de branchages ou d’outillages, comportant des vides, regards, fosses, tranchées, excavations ou à un trébuchement contre un obstacle non repéré ; les intempéries (neige, verglas, pluie, boue) sont particulièrement propices aux risques de glissades. Ces risques peuvent s’aggraver avec la pénibilité de la manutention manuelle des appareils de mesure de poids assez élevé (5kg environ) sur de grandes distances cumulées. Les foulures, entorses, contusions, plaies cutanées et hémorragies, fractures sont les lésions les plus courantes, ainsi que les lombalgies. Mais une chute ou une glissade peuvent aussi entraîner des conséquences plus graves si, par exemple, il y a eu un traumatisme crânien lorsque la tête a heurté le sol ou une installation.
- Risques routiers
Les déplacements plus ou moins longs et nombreux par route sont exposés aux accidents routiers. Les causes sont diverses : mauvais état du véhicule, faute de conduite du conducteur ou d'un tiers, mauvais état des routes, météo défavorable... Le risque routier a souvent des origines multifactorielles :
- Environnement (mauvaise connaissance et état des itinéraires, travaux,
météo, entrée de site, parking,..)
- Véhicules (mal adaptés, aménagés, équipés, entretenus, surchargés,
sous-gonflés ...)
- Organisation (horaire, préparation du voyage, utilisation du téléphone au
volant, ...)
- Conducteur (respect des règles, fatigue, vigilance, capacités à la
conduite, consommation d'alcool ou d'autres psychotropes ...).
- Risques biologiques
- Blessures souillées par de la terre contaminée lors des opérations de marquage.
Selon les milieux d’intervention :
- Morsures d’animaux (leptospirose des rats, venins des serpents …).
- Piqûres d’insectes dont les tiques en raison des problèmes liés à la
maladie de Lyme.
- Allergies respiratoires au pollen ou aux insectes (chenilles urticantes,
guêpes et frelons …).
- Risques météorologiques
Le travail en extérieur conduit les géomètres et topographes à être exposés aux rayons ultraviolets (UV), aux intempéries, au froid ou à la chaleur, à l’humidité, au vent et aux orages.
L’exposition fréquente aux UV peut être responsable de risques de cancers de la peau, et, en tout cas, d’érythème solaire (coup de soleil), particulièrement majorés en altitude ou sur des surfaces réfléchissantes neigeuses ou sableuses ou proches des plans d’eau.
Lors d’épisodes très venteux, des lésions oculaires peuvent être causées par des projections de poussière ou de débris dans l'air.
Des orages peuvent survenir lors d’un chantier du BTP ou de relevés en milieu forestier et provoquer d’importantes surtensions électriques dues à la foudre : la foudre est un risque professionnel majeur et les personnes travaillant à l'extérieur comme les géomètres et topographes y sont éminemment vulnérables.
- Risques des engins de chantier
Les travaux initiaux sur les chantiers BTP nécessitent l’utilisation d’engins destinés au creusement (engins de forage, excavatrice), au terrassement proprement dit (pelle mécanique ou hydraulique), à la préparation des terrains (nivellement, compactage) qui sont sources de dangers importants pour le conducteur, mais aussi pour les travailleurs à proximité, dont les géomètres en co-activité (collisions, heurts, chute de charge) : risques démultipliés dus aux interactions, aux malentendus, aux incompréhensions entre entreprises, ce qui nuit à la sécurité.
- Risques psychologiques
Le travail en contact avec des clients violents dans des situations de tension rencontrées par les géomètres dans les conflits de voisinage avec limite séparative incertaine, sont des facteurs de stress qui, s’ils sont répétitifs, peuvent conduire à des états d’anxiété et à différents troubles somatiques.
La violence peut prendre plusieurs formes dans les contestations de certaines opérations de bornage contradictoire et de procès-verbal de carence : mises en doute de la compétence, de l’objectivité et de l’impartialité, agressions verbales, physiques ou psychologiques (menaces, intimidations) qui, à la longue, induisent un stress qui peut provoquer des altérations psychologiques.
Les mesures de prévention des risques des géomètres-topographes
Les différents risques professionnels du géomètre doivent faire l’objet d’une évaluation :
- pour permettre la rédaction du Document Unique d'Evaluation des Risques
Professionnels (DUERP) en appréciant à la fois l’environnement matériel et
technique et l’efficacité des moyens de protection existants et de leur
utilisation selon les postes de travail,
- pour décrire les actions de prévention complémentaires à mettre en œuvre.
Ce Document Unique doit être actualisé au moins annuellement.
- Les mesures de prévention des risques météorologiques des géomètres
Il est de la responsabilité de l’employeur de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la protection des travailleurs contre les risques des intempéries (article R. 4223–15 du Code du Travail).
D’une manière générale, le travail à l’extérieur doit être aménagé de telle façon que les travailleurs soient protégés au mieux contre les conditions atmosphériques (article R. 4225–1 du Code du Travail) et mettre à disposition gratuitement aux salariés affectés à des travaux en extérieur des vêtements de protection qui les protègent contre le froid, les intempéries et les risques courants (article R. 4323–95 du Code du Travail) en en assurant les entretiens, réparations et remplacements nécessaires.
L’organisation des plannings doit prendre en compte la prévision des
conditions climatiques afin de bien choisir les dates pour la réalisation
des diverses interventions à l’extérieur : en particulier,
- Eviter de s’exposer à l’extérieur en période d’orage,
- Eviter les périodes de vents violents qui présentent des risques
d’accidents graves voire mortels sur les chantiers ou en forêt (branches
arrachées, arbres abattus, objets projetés, voitures déportées, chutes
d’objets divers, renversements et effondrements d’installations ...).
Lors d’épisodes de canicule, débuter la journée de travail plus tôt et reporter les lourdes tâches aux heures plus tempérées de la matinée, aménager des zones de travail et de repos à l'ombre avec mise à disposition d'eau fraîche.
Pour le travail au soleil, se couvrir la tête, ne pas travailler bras nus et porter des sous-vêtements permettant l'évaporation de la sueur (le coton est à privilégier, le nylon est à éviter), sans toutefois négliger le port des équipements de protection individuelle, porter une protection de la peau pour les parties du corps qui ne peuvent pas être couvertes, essentiellement le visage, les oreilles, le cou et la nuque, en appliquant largement une crème solaire sur la peau laissée à nu, et des lunettes de protection avec filtres pour l’ultraviolet pour assurer la protection oculaire.
Pour le travail au froid, porter des protections individuelles contre le froid (combinaison ou veste et pantalon, bottes ou chaussures fourrées antidérapantes, grosses chaussettes, bonnet ...).
- Les mesures de protection individuelle des géomètres
Les conditions de travail dans les chantiers font qu'il est impossible
d'éliminer tous les risques par la mise en place des protections
collectives. Il faut donc recourir impérativement aux équipements de
protection individuelle suivants, selon les cas :
- Casque de chantier ou forestier de sécurité ;
- Chaussures ou bottes de sécurité avec semelles rugueuses antidérapantes ;
- Lunettes de protection anti UV ;
- Gants anti-coupures et anti-perforations ;
- Vêtements adaptés aux conditions climatiques ;
- Vêtement de signalisation à haute visibilité si travail près d'une voie
publique ;
- Une trousse contenant un matériel de premiers secours non périmé
(solutions antiseptiques, pansements,…), régulièrement contrôlée et
approvisionnée, aisément et rapidement accessible, afin de désinfecter
soigneusement et de panser immédiatement toute blessure cutanée, même
légère, ou d'effectuer un lavage oculaire en cas de poussière dans l'œil.
- Vaccination Diphtérie/Tétanos/Poliomyélite (DTP) à jour recommandée.
- Les mesures de prévention psychologique des géomètres
Des techniques de dialogue et de communication contribuent à désamorcer les risques de violence lors des bornages contradictoires : les actions de formation afin de mieux comprendre quels mécanismes entrent en jeu, les techniques « coping », afin d'obtenir un meilleur contrôle émotionnel en situation d'agression, figurent parmi les moyens les plus efficaces de gestion du stress et des conflits.
Elle permet de disposer de techniques actives concrètes qui contribuent à désamorcer les risques de violence, d’attitudes à adopter vis-à-vis d’un comportement verbal ou corporel abusif… Le principe de coping considère que, face à une situation de confrontation, l’individu dispose de ressources qu’il convient d’utiliser au mieux : minimalisation de l’impact du stresseur ou évitement de la confrontation directe avec le stresseur lorsque la situation est évaluée comme incontrôlable.
Mars 2022
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