La maîtrise du risque routier en entreprise est un enjeu : humain (la route est la première cause de mortalité au travail), financier (les sinistres coûtent chers. Ils entraînent des majorations de primes d'assurances et des coûts induits insoupçonnés), juridique (la responsabilité du chef d'entreprise peut être engagée)
En tant que préventeur, animateur et responsable santé et sécurité au travail, vous êtes totalement impliqué dans la gestion du risque routier au sein de votre entreprise.
Responsable, évitable ?
Selon la façon dont le constat amiable a été rempli (souvent mal rempli d’ailleurs), l’assureur va déterminer la responsabilité du conducteur (0 - 50 - 100 %).
Le conducteur va se réfugier derrière cette décision pour s’exonérer de son implication dans le sinistre. (c’est la faute de l’autre !). Ainsi, il n’y a aucune remise en cause.
Cette vision passive de la conduite est très dangereuse. Chaque conducteur doit être capable de se protéger des erreurs des autres.
La bonne question à poser pour changer les comportements n’est pas « Qui est responsable ? », mais « Etait-ce évitable ? »
La réponse est oui dans 90 % des cas.
Un travail efficace de prévention du risque routier est donc de démontrer pourquoi et comment le sinistre serait évitable.
Accident ou risque accepté totalement évitable ?
Un accident est un évènement soudain et incontrôlé. Une avalanche en montagne par exemple. Mais si cette avalanche est déclenchée par un skieur hors piste qui sait que les risques sont importants, et qu’il s’y rend quand même, peut-on parler d’accident ou n’est-ce pas plutôt un Risque Accepté Totalement Évitable ? (un RATÉ en quelque sorte).
Pour revenir à la route, lorsqu’un conducteur se colle trop près du véhicule qui précède, et que la file va freiner brutalement, est-ce un accident ou un risque accepté totalement évitable ?
Lorsque l’attention se concentre sur sa conversation téléphonique ou sa lecture de SMS, au détriment de la route, est-ce un accident ou un risque accepté totalement évitable ?
Pourtant, le conducteur va se réfugier derrière ce terme d’accident pour s’exonérer du risque qu’il prend et qu’il accepte.
Le conducteur est acteur de ses choix, de ses décisions, de son comportement.
Il existe de nombreuses actions pour sensibiliser les conducteurs : Formations en salle, formations pratiques, accompagnements de conduite, audits de conduite, formations sur pistes ou aires privées, simulateurs deconduite... Mais arrêtons-nous sur une action qui peut se réaliser en interne à travers vos propres formateurs ou vos préventeurs HSE.
La causerie.
Animée en interne, la causerie sécurité routière permet de sensibiliser les conducteurs et apporte des solutions.
De courte durée, entre 15 et 40 mn, elle n’entraîne pas de coûts induits, ne perturbe pas le travail, ne nécessite pas d’être envisagée très en amont comme c’est le cas avec des intervenants externes et peut surtout être organisée à intervalles réguliers pour un suivi des connaissances. Son coût est insignifiant, le rapport coût / retour est donc particulièrement favorable.
Chaque thème abordé permettra le débat, la compréhension, la réflexion, puis l’acceptation de mesures simples permettant au conducteur d’augmenter son coussin de sécurité.
Les mesures proposées seront cohérentes, évidentes, simples à mettre en oeuvre et amèneront :
- une diminution de la prise de risque
- une moindre fatigue
- moins de stress
- plus de confort
- aucune perte de temps
- moins d’usure mécanique
- moins de consommation de carburant
Pourquoi a t-on accroché et que fallait-il faire pour que cela ne se produise pas ? L’Analyse des sinistres va y répondre.
Il est indispensable de débanaliser la situation d’accident, souvent vécue comme : « ça peut arriver » par le conducteur et même parfois par l’entreprise. Certes, nous n’atteindrons jamais le zéro accident. Mais sachant que dans 90 % des cas, le sinistre est évitable, chaque entreprise a une belle marche de manoeuvre.
Le conducteur accidenté DOIT prendre le recul nécessaire et réfléchir sur les causes et les conséquences de son sinistre.
Cette démarche doit être simple, facile à mettre en oeuvre et efficace.
- Elle peut se faire en interne avec un supérieur hiérarchique
- Elle peut se faire avec des intervenants extérieurs par téléphone depuis un centred’appel dédié
- Elle peut se faire par internet à tous moments depuis l’entreprise ou le domicile du conducteur
Idéalement, il est souhaitable qu’elle ne s’arrête pas à une simple déclaration administrative.
Le conducteur doit réfléchir à :
Quelles contraintes avait-il ?
Quelles solutions se présentaient à lui ?
Que pouvait-il faire pour éviter ou limiter ce sinistre ?
Quelle gravité pouvait atteindre ce sinistre pour lui et (ou) pour le tiers.
Pour cela, il est souhaitable que l’intervenant soit capable de justifier, de conseiller et d’expliquer comment ce sinistre pouvait être évité.
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