Les installateurs d’équipements solaires thermiques et photovoltaïques interviennent le plus souvent en toiture pour poser ou entretenir des modules de cellules photovoltaïques ou des panneaux solaires thermiques, avec des appareillages électriques et des systèmes de fixation : ces installateurs cumulent ainsi les risques professionnels des électriciens et des couvreurs.
Les installateurs d’équipements solaires thermiques et photovoltaïques interviennent le plus souvent en toiture pour poser ou entretenir des modules de cellules photovoltaïques ou des panneaux solaires thermiques, avec des appareillages électriques et des systèmes de fixation : ces installateurs cumulent ainsi les risques professionnels des électriciens et des couvreurs.
Les accidents les plus graves et fréquents lors de la pose ou de l’entretien des panneaux solaires sont les chutes de hauteur à partir du toit ou à travers le toit et les électrisations et brûlures. Mais ces travaux exposent aussi ces métiers à de nombreux autres risques : l’activité s’exerce toujours à l’extérieur, donc éventuellement exposée au froid ou à la canicule, aux rayons ultra-violets et au vent..., exige de soulever fréquemment de lourdes charges avec des postures de travail contraignantes, utilise des outils susceptibles d’occasionner des blessures, emploie des produits chimiques toxiques (fluides caloporteurs ...).
La prévention des risques professionnels des photovoltaiciens passe d’abord par une réflexion en amont sur l’organisation du chantier et sur son installation, la mise en œuvre de moyens de protection individuels et collectifs pour le travail en hauteur en respectant les normes de sécurité des échafaudages, des garde-corps et des points d’ancrage des harnais, la bonne utilisation des équipements de levage, des aides à la manutention et des outillages etc. ...
A ces mesures de prévention, s’ajoutent le port impératif d’équipements de protection individuelle adaptés et une formation continue à la sécurité du travail et aux bonnes pratiques et gestes professionnels, d’autant plus nécessaire que la profession de photovoltaicien est récente et en pleine croissance.
- Généralités sur les panneaux solaires
Le développement des énergies nouvelles est très important et entraîne l’installation de nombreux panneaux solaires thermiques et photovoltaïques. Un panneau solaire thermique recueille l'énergie de rayonnement du soleil et la transmet à un fluide caloporteur pour produire de l’eau chaude. Un panneau solaire photovoltaïque transforme les photons de la lumière du soleil en électrons. C’est un générateur électrique de courant continu constitué d'un ensemble de cellules photovoltaïques reliées entre elles qui alimentent en électricité soit des équipements autonomes non reliés au réseau électrique, comme les bornes téléphoniques autoroutières par exemple, soit un réseau électrique. Cette installation nécessite un onduleur qui transforme le courant continu produit par les cellules photovoltaïque en courant alternatif utilisable et des équipements électriques associés : boîtiers de jonction, compteurs, câbles, connectiques, disjoncteurs de raccordement au réseau électrique ...
Il peut s'agir d'installations de faible puissance, comme les panneaux solaires posés sur le toit d’une maison individuelle ou d’un petit bâtiment agricole, ou de plus forte puissance électrique posés sur les toits de grands bâtiments industriels, commerciaux ou résidentiels ...
Une structure porteuse ou de fixation permet de supporter le poids des panneaux solaires, de résister aux contraintes météorologiques de vent, de neige, de grêle ...et d’assurer une fonction de couverture pour les panneaux en toiture (étanchéité).
Les risques professionnels sont présents lors de la pose de ces équipements solaires mais aussi lors des opérations de maintenance et de réparation. - Les risques de chute de hauteur
Les chutes de hauteur sont la source fréquente d'accidents graves, mortels dans certains cas. Le risque de chute de hauteur est évidemment inhérent aux métiers de photovoltaicien puisque le travail s’effectue en grande partie en hauteur, avec des déplacements sur échelles, échafaudages et charpentes en bois ou métalliques. On distingue :
- la chute vers l’extérieur du bâtiment depuis les toitures ou les plates-formes de travail, les échelles, les planchers sur échafaudages ou sur consoles, ou lors de la rupture des ancrages ou des fixations,
- la chute à l’intérieur du bâtiment, par exemple lors de travaux sur la panne faîtière ou de circulation sur un toit fragile, ou en passant à travers le toit sur des éléments transparents de toitures comme les lanterneaux de lumière ou de désenfumage, ou en chutant dans les ouvertures dans les surfaces de toits.
Les causes des chutes de hauteur sont nombreuses :
- les accès en pente glissants,
- les obstacles de toute nature sur les plates-formes, passerelles ou planchers d’échafaudages surchargés et encombrés,
- les échelles mal entretenues, mal placées et/ou mal fixées, entrainant leur glissement ou renversement,
- le montage et démontage non conformes aux règles de sécurité des moyens de protection collective (filets de sécurité, points d’ancrage, lignes de vie...),
- les échafaudages vétustes, inadaptés, mal stabilisés,
- l’absence d’accès sécurisés, de garde-corps, de protections périphériques des plans de travail,
- l’effondrement de la structure porteuse,
- l’action de sauter à terre pour descendre...
Les lésions causées par ces chutes sont habituellement graves (traumatismes crâniens, fractures du bassin ou de membres, ...), exigeant de longues périodes de traitement et de convalescence, avec des séquelles pouvant être importantes, et dans de nombreux cas, il s’agit d’accidents du travail mortels. - Risques liés aux postures et manutentions
Les postures de travail contraignantes (torsions, position accroupie ou à genoux prolongée, travail en équilibre instable ...), des charges lourdes manutentionnées toute la journée (déplacement des panneaux, des tuiles, ardoises...), des gestes répétitifs, provoquent des hyper sollicitations et entrainent des troubles musculo-squelettiques très fréquents à l’origine de nombreux accidents du travail. De plus, les vibrations transmises aux bras et aux mains par l’outillage portatif viennent aggraver l’exposition à ces risques.
Des aides à la manutention indisponibles ou insuffisantes, des manutentions manuelles non évitées par des mesures d’organisation appropriées, contribuent largement à la pénibilité physique et à la survenue de lésions articulaires et de lombalgies d'effort.
Les lésions de la colonne vertébrale, les douleurs des poignets, des épaules, etc., ainsi que les traumatismes aux genoux et aux chevilles sont particulièrement fréquents chez les photovoltaiciens. - Risques liés au travail en extérieur
Le travail en extérieur conduit les photovoltaiciens à être exposés aux ultraviolets (UV), aux intempéries, au froid ou à la chaleur, et à l’humidité. Ces conditions climatiques variables (gel, chaleur, pluie, vent) accentuent les risques liés aux postures de travail contraignantes et ne permettent pas de travailler en toute sécurité.
L’exposition fréquente aux UV, surtout torse nu, peut être responsable de cancers de la peau, d’ophtalmies (brûlure de la cornée) particulièrement en altitude, et, en tout cas, d’érythème solaire (coup de soleil).
Les problèmes de santé dus à la chaleur et à l'action prolongée du rayonnement solaire sur la tête (effets de l’insolation, de la déshydratation...) génèrent des risques de malaise général, de crampes musculaires, de pertes de connaissance, qui peuvent être vitaux dans les cas extrêmes (coup de chaleur). Indirectement, le travail par fortes chaleurs augmente aussi les risques d'accidents du travail par la fatigue, la sudation, la diminution de la vigilance.
Pour des travaux en extérieur, le risque lié au froid est accru par une exposition au vent (refroidissement éolien) et à l’humidité. Le refroidissement des parties du corps peut provoquer des engelures, lésions cutanées qui deviennent rouge violacées, douloureuses, avec des crevasses et/ou des phlyctènes. Les mains et les pieds (surtout doigts ou orteils) ont tendance à se refroidir plus rapidement que le torse : l’exposition au froid est susceptible de déclencher le syndrome de Raynaud (doigts blancs et douloureux par vasoconstriction). Comme pour la chaleur, le froid entraine des risques indirects, favorisés par la diminution de la dextérité due au refroidissement des extrémités, à la diminution des performances musculaires et à l’incapacité à effectuer des mouvements fins. La vigilance mentale est également réduite en raison de l'inconfort causé par le froid. - Risques chimiques
- Les fibres des laines d’isolation des toitures (de verre, de roche) sont nocives par inhalation : elles sont responsables d'atteintes des voies respiratoires et lorsqu’une quantité importante de ces particules de poussière irritantes se logent dans le nez, elles peuvent causer une rhinite allergique ou une inflammation de la muqueuse nasale. Certaines particules très fines réussissent à traverser la cavité nasale et à s'attaquer à la trachée et aux poumons, ou elles engendrent une inflammation des muqueuses de la trachée ou des bronches. L’inhalation constante dans les poumons de fibres peut causer une pneumopathie chronique et de l’asthme.
Les laines d’isolation provoquent aussi des irritations cutanées à leur contact (phrase de risque R38) qui se traduisent par des lésions plus ou moins importantes telles des rougeurs, des démangeaisons (prurit). Une dermite d’irritation, due à des contacts excessifs avec ces produits irritants, peut créer une prédisposition à l’urticaire et à l’eczéma.
Quant au risque cancérogène, les laines d’isolation sont classées en catégorie 3 (phrase de risque R40, c'est-à-dire substances préoccupantes pour l’homme en raison d’effets cancérogènes possibles, mais pour lesquelles les informations disponibles ne permettent pas une évaluation satisfaisante).
- Les fluides caloporteurs présentent des risques cutanés lors des opérations de vidange, remplissage, purge et autres opérations de vérifications ou de maintenance. Ces fluides interviennent dans les échangeurs de chaleur des capteurs solaires thermiques. Il existe des cas d'allergie ou d’eczéma de contact et ces fluides sont fortement irritants pour les yeux. Certains de ces fluides sont toxiques lors d’une ingestion accidentelle (cas de l’éthylène-glycol). - Risques électriques et autres risques
Les chantiers ou travaillent les photovoltaiciens présentent d’autres risques : risques électriques causés par des installations temporaires précaires, avec des câbles, des prises ou des outils portatifs défectueux, ou électrisation lors de travail à proximité de lignes électriques aériennes, risque d’électrocution à cause de prises de terre défectueuses, risques sonores (bruit environnant du chantier, des outils utilisés lors des assemblages, de la fixation des éléments métalliques...), risques liés au bris des panneaux, brûlures thermiques liés aux panneaux. - La recommandation R.467 (10 pages) du Comité Technique National des industries du Bâtiment et des Travaux Publics de 2012 « Pose, maintenance et dépose des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques en sécurité » indique toutes les consignes de prévention à respecter.
Juillet 2016
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