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Bruno Marchal, responsable SSE, direction des systèmes d’information du groupe Air France
Bruno Marchal, en charge des problématiques SSE à la direction des systèmes d’information (DSI) du groupe Air France, considère que son rôle est de promouvoir et de soutenir les démarches contribuant à la prévention et à la maîtrise des risques SSE liés aux technologies de l’information et de la communication. Et surtout, de « délivrer à l’utilisateur la bonne information au bon moment sur le bon périmètre ».
Désormais en charge des problématiques SSE à la direction des systèmes d’information (DSI) du groupe Air France, Bruno Marchal enseigne également au sein de l’exécutive mastère spécialisé « Facteurs humain et organisationnel en sécurité industrielle » (co-habilité par ESCP-EAP et Mines ParisTech) ainsi que dans le mastère spécialisé « Maîtrise des risques industriels » (MRI) délivré par Mines ParisTech. Travaillant depuis plus de vingt ans au sein de la DSI en ayant occupé des postes opérationnels pour les activités SI tant du secteur commercial que du fret cargo, il possède une bonne vision des solutions applicatives qui correspondent à des besoins utilisateurs. C’est le cas des logiciels d’assistance d’activités en matière de SSE dont la logique doit être la même que pour celles appliquées à des systèmes d’information métiers : « Il faut délivrer à l’utilisateur la bonne information au bon moment sur le bon périmètre. C’est un des leitmotiv de managers surinformés pour faciliter l’exploitation en intégrant mieux les composantes SSE (pas toujours considérées comme primordiales) ».
Air France, une démarche SSE volontaire, initiée et encouragée par la direction
Les technologies de l’information et des communications (TIC) représentent aujourd’hui 2 à 3 % des émissions de carbone dans le monde, environ autant que le transport aérien. La protection de l’environnement, à l’instar des composantes sociale et sociétale, « fait partie intégrante de la politique d’Air France et se traduit pour sa part par l’obtention en 2005 d’une certification 14001 pour l’ensemble des activités sols et aériennes sur le périmètre France de l’entreprise ». Une démarche dite Green Information Technology (informatique verte) a été initiée et consiste à appliquer les principes du développement durable aux systèmes d’information. « Les activités et le matériel des TIC représentent à elles seules le quart de la consommation électrique de l’entreprise. La DSI a un rôle direct de contributeur à la réduction de l’empreinte carbone globale de l’entreprise, qui constitue en premier lieu une source d’économies de fonctionnement portée par des solutions innovantes : la virtualisation des serveurs du centre informatique, la gestion intelligente des imprimantes, la visioconférence... ».
La politique Green IT d’Air France est axée sur deux leviers : la maîtrise de la consommation d’énergie (et de la production de déchets) et l’assurance de la conformité vis-à-vis des dispositions légales. Elle se traduit par un ensemble d’actions visant à améliorer le bilan des centres informatiques, du poste de travail informatique... L’avancée des actions se mesure par des indicateurs spécifiques au SI pour suivre la consommation de ces « data centers », du poste de travail... Les données environnementales ainsi collectées sous un logiciel de la société Enablon sont certifiées par KPMG et concourent à la publication du rapport Développement durable de l’entreprise.
La politique SST d’Air France se traduit chaque année par un contrat d’engagement. Ainsi, les 8 directeurs généraux adjoints d’Air France s’engagent sur un contrat d’objectifs pour leurs établissements respectifs. Ces contrats, contresignés par le directeur général, traduisent la volonté et un engagement au plus niveau de l’entreprise et ce, depuis 2005. Hors les points spécifiques de chaque direction, « il s’agit de réduire globalement de 30 % notre accidentologie du travail par cycle triennal ».
La DSI, par ses activités tertiaires, contribue de façon marginale à cette réduction de l’accidentologie de l’entreprise.
Elle comptabilise en moyenne 10 accidents avec arrêt par an pour un effectif de 1 500 salariés. « Mais nous avons bien la même responsabilité pour faire de la sécurité une exigence absolue.
Notre démarche s’inscrit dans la stratégie globale de l’entreprise pour fournir un lieu de travail sûr et sain aux collaborateurs, développer l’employabilité et les compétences des collaborateurs, favoriser l’insertion des personnes handicapées dans nos activités métiers et faciliter un dialogue constructif avec les partenaires sociaux ».
Un axe de progrès particulier est la maîtrise des risques associés des prestataires de services. Tel est le cas des activités sous-traitées. Cette maîtrise des risques ne peut être assurée sans une organisation de la co-activité définie avec précision : « elle représente 300 plans de prévention à l’année lors d’intervention sur les installations et matériels IT (câblages, installations d’antennes radio en toiture...) sur tous les secteurs de l’entreprise y compris sur des sites externes telles les plateformes aéroportuaires d’ADP ou des CCI ». Cela passe par une sélection, à la passation de commande de critères SST inclus au contrat (habilitations, statistiques AT, évaluation des risques professionnels, équipement de protection collective et/ou individuelle...) contrôlés sur le terrain lors de la préparation de l’opération. Il s’agit de mettre en place les conditions effectives pour minimiser au mieux les risques SST et E par des mesures préventives indiquées dans le plan de prévention. Cette stratégie passe aussi par la réalisation d’audits de terrain SSE des sous-traitants pour contrôler la validation des bonnes pratiques de sécurité ou les mesures correctives additives à incorporer au plan.
« Et enfin cette année, sur demande du DG de la DSI, de mettre en place un indicateur spécifique sur l’accidentologie des entreprises extérieures intervenant sur nos installations avec un REX pour améliorer la sécurité. »
Le contexte économique actuel encourage à un management global couplé à une forte innovation
Dans le contexte d’évolution réglementaire permanente, les entreprises même bien structurées en QSE et développement durable, peinent à suivre ce mouvement perpétuel.
« Citons simplement les enjeux récents sur le stress au travail, les évolutions des régimes des ICPE..., sujets sur lesquels chaque entreprise se doit d’être réactive sur sa mise en conformité en regard de ses installations et activités ». Pour assurer l’essentiel, malgré la crise et l’effort demandé aux fonctions supports, il s’agit de maintenir le cap d’une « road map » ajustable au degré de maturité de chaque entité. Le système de management d’Air France est donc axé sur l’amélioration continue de type PDCA et ce, dans les domaines de la qualité, la santé et de la sécurité et du développement durable. « Le tout devant viser l’efficience optimale » en associant les composantes qui ont des référentiels similaires et ce à des fins d’économies d’échelle. La question se pose donc en termes de synergies entre les professionnels de l’amélioration : préventeurs, évaluateurs, acteurs du développement durable, qualiticiens, auditeurs, contrôleurs de gestion... et de méthodologies et d’outils permettant l’articulation de l’ensemble.
Un des leviers possibles est alors l’innovation par les TIC. En SSE, « des outils innovants, encore peu nombreux, supportant des bases de connaissances expertes existent, sont à la disposition des entreprises. Reste à les adopter et à les faire partager par chacun. La DSI est bien placée pour les identifier et surtout à les évaluer très sérieusement ».
L’expérimentation sur une échelle significative comme outil privilégié de l’évaluation
Bruno Marchal milite pour la conduite et l’évaluation d’expérimentation de nouveaux produits et services, à une échelle appropriée. Il a donc initié et accompagné un double programme d’expérimentation dans les domaines « Santé et sécurité » et « Environnement ». Le programme portait sur la solution de maîtrise des conformités proposées par la société Preventeo, déjà éprouvée par d’autres clients du club des dirigeants de Sophia Antipolis.
Cette expérimentation a eu pour ambition d’apprécier et d’éprouver des choix initiaux et des modalités d’utilisation d’un logiciel, qualifiés préalablement par un cahier des charges. Partant du constat usuel que pour le domaine de la santé, de la sécurité et de l’environnement il y a souvent une inadéquation ou une faible appropriation des logiciels, « nous avons cherché les moyens de poser et résoudre les problématiques de l’intégration d’un logiciel d’expertise cibléà des utilisateurs terrain de type préventeur ou manager opérationnel ». Le recours à l’expérimentation s’est imposé. Elle s’est faite en partenariat avec une direction interne suffisamment représentative pour qualifier c Bruno Marchal es travaux « pratiques » avec l’ensemble des acteurs que sont les préventeurs et managers de proximité ; le chef d’établissement du centre informatique et le directeur QSE de la direction de l’exploitation qui a impulsé cette démarche.
En SST, une première campagne d’expérimentation a été menée sur un périmètre significatif : une escale de province pour la direction de l’exploitation et, en interne, un centre informatique. Les points suivants ont été évalués : structure de l’organisation du travail, audit de conformité réglementaire SST, évaluation des risques professionnels sur un secteur dédié, suivi et mise à jour des plans d’actions et synthèse des résultats de l’expérimentation. Outre les résultats positifs obtenus sur ces différents, la clé de la réussite a été la bonne appropriation d’un logiciel par des préventeurs de terrain qui l’ont qualifié « d’intuitif et facile d’utilisation, offrant au manager une lisibilité exhaustive mais stricte de son périmètre et au niveau du corporate, une consolidation effective des données SST de chaque entité pour une vision globale de l’entreprise ». Ce logiciel est déployé depuis deux ans au sein du groupe en ce qui concerne la veille et la conformité réglementaire. Les volets « Document unique » et « Accidentologie » sont traités à part dans l’outil de gestion SAP HSE.
« En 2009, nous avons suivi le même schéma directeur pour expérimenter la composante environnementale de Preventeo, en parallèle de la continuité d’une certification 14 001 prévue en juillet de la même année ». Il s’agissait dans le cadre de cette seconde expérimentation de vérifier les éléments suivants : le volume des textes à traiter (le double de celui du code du travail), le cas « si particulier des arrêtés préfectoraux relatifs aux ICPE soumises à autorisation », l’assurance de l’identification et de la complétude des textes environnementaux applicables aux activités du groupe, la possibilité de consolider un reporting cumulant les données « Santé et sécurité » et « Environnement » pour le management d’un établissement ou d’une direction. Un axe de progrès du logiciel est fortement attendu pour minimiser les coûts actuels d’intégration de données spécifiques (référentiel interne, AP et/ou autre composante du système de management intégré).
Les bénéfices de ces expérimentations à moyenne ou à grande échelle sont avérés pour Bruno Marchal : « l’expérimentation est une réponse très satisfaisante à nos impératifs de diagnostics réglementaires et d’analyse des risques. La mise en situation a démontré l’efficacité et la performance de la plateforme choisie. Elle a aussi démontré que les phases d’appropriation et de déploiement pouvaient être simples tout en étant rigoureuses. Les résultats des diagnostics conduits durant les expérimentations ont été directement exploités dans notre plan d’actions et ont été croisés à d’autres sources d’expertises (en particulier celles des bureaux de contrôles et de conseils ainsi que nos propres auditeurs, avec les opérationnels du terrain). C’est à cette étape que nous avons effectivement pu mesurer la performance et la fiabilité de l’outil au regard de pratiques « traditionnelles ». La vraie valeur ajoutée de la plateforme s’est en effet concrètement révélée à nous lors des expérimentations. Enfin, elles ont été l’occasion d’échanger avec les collaborateurs de Preventeo et de leur permettre de considérer au mieux nos besoins ».
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