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Didier Vallin directeur EHS, GE Energy Belfort et Bourogne
Didier Vallin est directeur EHS des sites de GE Energy Belfort et Bourogne. Depuis 2000, ces sites se sont engagés dans la démarche de certification Global Star obtenue en 2006 pour le site de Bourogne puis en 2008 pour le site de Belfort. Didier Vallin nous en présente les enjeux et les bénéfices.
Quel est votre itinéraire professionnel ?
Je suis titulaire d'un doctorat ès sciences obtenu à l'INPG Grenoble et préparé à l'École des Mines de Saint-Étienne (1983). J'ai été responsable R&D de la société Saft (Alcatel-Alstom), puis directeur de la qualité au sein de cette même société, puis au sein d'Alstom Gas Turbine, une entité rachetée par GE Energy en 1999.
En 2000, j'ai été responsable des ressources humaines puis directeur EHS de GE Energy à Belfort, siège européen du groupe depuis 2001.
Quels sont les chiffres clefs de GE Energy en matière d'EHS ?
Entre 1999 et 2009, GE Energy a divisé par 2 le taux de fréquence des accidents du travail et des accidents du travail avec arrêt. Le taux de fréquence des accidents du travail équivalait à 9,7 fin 2009 pour une moyenne du secteur de la métallurgie d'environ 24 en France.
Entre 1999 et 2009, le taux de gravité des accidents a baissé de 25 % et équivalait à 0,30 fin 2009 pour une moyenne de la métallurgie d'environ 1,10 en France.
Le management est d'autant plus motivé et mobilisé qu'il est partie intégrante de l'évaluation et dès lors de l'obtention du label
Votre site est certifié Global Star. De quoi s'agit-il ?
Le label Global Star, héritier direct du Voluntary Protection Program lancé par GE et l’OSHA (Occupational Safety and Health Administration), autorité américaine sur la santé et la sécurité du travail, encourage et récompense l’excellence en matière de santé et de sécurité sur le lieu de travail. Ce programme dispose d’un système de notation clair, qui nous permet de suivre et de contrôler notre progression en la matière. Pour obtenir le label Global Star, les usines doivent se soumettre à un processus rigoureux d'analyse, qui commence par une évaluation interne complète des pratiques en matière de santé et de sécurité, réalisée par des auditeurs GE. L’usine pourra prétendre au label Global Star uniquement si elle affiche d’excellents scores pour les 21 éléments du programme Hygiène et sécurité allant de l'ergonomie jusqu'à la gestion des produits chimiques.
En quoi Global Star se distingue- t-il d'un référentiel comme OSHAS 18 001 ?
Il n'y a pas de différence sur le fond. Global Star est et reste un label propre à GE. S'engager dans une telle démarche nous oblige à mobiliser des ressources humaines et financières spécialement dédiées à cette action. Sur les sites de Belfort et Bourogne, l'équipe EHS est constituée de 15 personnes, dont deux ergonomes et deux hygiénistes. Au-delà de l'équipe EHS, l'ensemble de l'organisation est mobilisé : les responsables des sites sont directement impliqués. Tout le management est d'autant plus motivé et mobilisé qu'il est partie intégrante de l'évaluation et dès lors de l'obtention du label.
Le reporting est aussi extrêmement exigeant. Il se décline par branche, par unité et par entité. Un accident ou une non-conformité et le management est immédiatement alerté. Nous produisons ainsi des indicateurs au plus près du terrain. C'est un excellent moyen de responsabiliser le management et ainsi de bénéficier d'une présence constructive dans le suivi et la conduite des plans d'actions, du retour d'expérience, des outils de progrès...
Nous attachons beaucoup d'importance à la transparence et à la justesse. Des efforts importants sont donc consentis pour le suivi de nos indicateurs de performance.
L'outil de reporting est un outil « maison ». Il est partagé par l'ensemble des sites de GE. Global Star est surtout un système d'audit « poussé ». Les audits sont réguliers (environnement, santé et sécurité, système de management EHS...). Nous pratiquons aussi le « self assessment » et ce pour les non-conformités et les plans d'actions. Nous conduisons ainsi un audit par mois et par responsable de secteurs, un audit par CHSCT et un audit avec le « patron » du site. Tous les deux ans nous avons des « cross business audits » réalisés par quatre collaborateurs EHS de GE externes à notre activité et mobilisés durant une semaine.
Rien n'est pire que le ronronnement ou la routine...
Comment un audit Global Star se déroule-t-il ?
Global Star est un « concours » auquel chaque site de GE peut participer. Ce n'est pas une obligation. C'est le corporate US ou Europe qui désigne l'équipe d'auditeurs, au nombre de cinq, qui officiera pendant une semaine sur le site candidat. L'audit, très opérationnel, est articulé selon les 21 points du système de management EHS. Il ne s'agit pas d'un audit déclaratif, car il convient d'apporter systématiquement la preuve pour chaque réponse positive donnée. La note est donnée sur 20. Chaque élément est noté sur 5, aucun élément ne peut être en dessous de 4, cela conduirait à un refus systématique de la certification. Ce n'est qu'en 2005 que nous nous sommes sentis « mûrs » pour aller vers l'évaluation. Il nous aura fallu trois ans pour atteindre l'objectif. Nous n'avons pas ménagé nos efforts et les investissements financiers ont été conséquents.
Quels sont les facteurs de succès dans l'aboutissement de la démarche ?
En premier lieu, l'implication de la totalité des acteurs du site, du management aux opérateurs, en passant par les fonctions support, ainsi qu'une identification claire des attentes pour chacun des niveaux de l'entreprise.
La communication est également un facteur essentiel.
Elle permet de promouvoir le projet, d'informer, de sensibiliser et de communiquer très régulièrement sur les acquis et les difficultés rencontrées.
Cette communication doit être parfaitement maîtrisée et suivie d'effets. Les actions annoncées sont impérativement réalisées.
Il ne s'agit pas de communiquer et de ne pas mettre en oeuvre. Il convient aussi de faire preuve de beaucoup d'humilité et de persévérance. La tâche est longue et ardue.
L'un des enjeux essentiel est également de maintenir au niveau Global Star le site, une fois la certification obtenue. Rien n'est pire que le ronronnement ou la routine... Il faut en permanence suivre l'évolution des postes de travail, de la réglementation, réévaluer les risques, les besoins en formation... L'analyse de tendance nous aide énormément.
Le suivi des non-conformités relevées lors des différents audits, la revue annuelle des points forts et des points faibles participent activement à cela. Cette analyse est conduite selon la démarche Six Sigma, une méthode structurée de management visant à une amélioration de la qualité et de l'efficacité des processus. La méthode Six Sigma se base sur une démarche fondée à la fois sur la voix du « client », en l'occurrence nos sites, nos entités (enquêtes, etc.) et sur des données mesurables (par indicateurs) et fiables.
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