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Guy Migault, directeur de la sécurité monde (Rhodia)
Guy Migault est depuis 7 ans le directeur de la sécurité monde de Rhodia, en charge des processus de sécurité au travail et de sécurité des procédés. À ce titre, il coordonne le système de management interne de Rhodia, qui regroupe les activités HSEPT (hygiène, sécurité, environnement, productstewarship et transport).
Après avoir exercé de nombreuses responsabilités opérationnelles en assistance technique et en production (par exemple, un démarrage d’unité en ex-URSS), Guy Migault est nommé ingénieur sécurité dans une usine de 1 850 personnes, et directement rattaché au directeur d’établissement. Une mission qu’il assurera 5 ans, avant de devenir directeur manufacturing d’un ensemble de 550 salariés, regroupant des activités de chimie très diversifiées, de la pétrochimie aux ingrédients pharmaceutiques.
Rhodia n’a pas eu à déplorer, ces 7 dernières années, d’accident de procédé de niveau catastrophique
Dans cette fonction, il a défini et mis en œuvre deux projets ambitieux en sécurité au travail. Il s’agit d’une part de redonner du sens aux exigences du système de management interne de l’entreprise en démontrant que l’exemplarité dans ce domaine peut également avoir des effets bénéfiques dans d’autres domaines qualité, productivité et leadership). D’autre part, l’accent doit être mis sur la fonction de contrôle sur des pratiques HSE définies et comprises par tous (puisque issues du système de management interne) en s’appuyant sur un corps d’auditeurs internes performant.
Par ailleurs, Rhodia met en œuvre divers procédés continus ou discontinus (par batches) dans les domaines de la chimie fine (produits à usage cosmétique, par exemple), des grands intermédiaires (chaîne polyamide, etc.) ou de la synthèse minérale (silice par exemple). Dans le domaine de la sécurité des procédés, un travail de fond a donc été effectué pour parvenir à une analyse des risques la plus exhaustive possible.
Le tout, grâce à la présence des opérateurs, qui ont permis de bénéficier à plein du retour d’expérience.
Pour ce faire, et dans la continuité des pratiques de Rhône-Poulenc (dont Rhodia a pris la relève), l’entreprise développe depuis 10 ans des règles et des guides en matière de sécurité des procédés. Ces directives sont ensuite appliquées de façon normative dans les 66 usines du groupe. Sans compter les sociétés comme Adisseo, Novapex ou Bluestar Silicones, qui ont quitté le groupe mais ont souhaité conserver le savoir-faire, et auxquelles Rhodia a donc concédé l’utilisation de ces guides.
Résultat : Rhodia n’a pas eu à déplorer, ces 7 dernières années, d’accident de procédé de niveau catastrophique, au sens de son référentiel de reporting.
Autre chantier de taille lancé par notre expert : former et sensibiliser les opérateurs aux barrières techniques, organisationnelles et humaines mises en place pour éviter les phénomènes dangereux les plus importants notamment ceux susceptibles d’avoir un impact à l’extérieur du périmètre de chaque usine : rupture de conduite, emballement thermique, perte de confinement par corrosion, etc. Objectif : atteindre, avec le concours des opérateurs, le zéro défaillance, et contenir dans le périmètre de l’usine toutes les conséquences des phénomènes dangereux.
Priorité aux facteurs humains et organisationnels
La priorité des 5 prochaines années est le déploiement d’un programme Facteurs humains et organisationnels de la sécurité (FHOS) propre à l’entreprise. Ce programme, en cours d’élaboration, devrait permettre d’utiliser les outils existants et d’en mettre en place de nouveaux pour réaffirmer le rôle de l’homme comme agent de fiabilité. Rhodia se démarque ainsi des pratiques de sécurité habituelles : si les entreprises ont énormément sur les facteurs techniques et organisationnels, la théorie des trois « vagues » identifie un troisième groupe de facteurs permettant d’améliorer les performances de sécurité : les facteurs humains. Des facteurs que leur trop grande complexité de mise en œuvre a toujours conduit à délaisser...
Le second axe de travail vise à renforcer le contrôle des barrières de prévention pour toutes les phases transitoires, où l’analyse de risque s’avère particulièrement complexe. Toute barrière, qu’elle soit matérielle, organisationnelle ou humaine possède en effet son propre taux de défaillances ; la redondance permet alors seule d’assurer un niveau de sécurité susceptible de réduire l’exposition des installations et des hommes. Guy Migault a, dans le cas de Rhodia, dû affronter une difficulté supplémentaire : durant les phases transitoires, certaines barrières ne sont plus opérationnelles ; l’analyse de risque doit donc s’assurer que des barrières sont toujours en place même pendant ces phases. Or, moins fréquentes les phases transitoires sont par essence des situations difficiles à évaluer. Garantir l’opérationnalité de tous les moyens de prévention est donc un exercice difficile, mais indispensable.
S’engager pour l’industrie et pour la formation
Son savoir-faire reconnu auprès des ministères en charge des ICPE fait de Guy Migault un interlocuteur de référence dans tous les groupes de travail professionnels. Il assume ainsi, depuis janvier 2008, la présidence de la commission Sécurité industrielle de l’Union des industries chimiques (UIC). Depuis 2007, Guy Migault est membre du conseil d’orientation et d’évaluation de l’Institut pour une culture de sécurité industrielle (ICSI), association créée après AZF et regroupant industriels, collectivités territoriales, organisations syndicales et élus locaux, dont il est chargé d’évaluer les programmes engagés.
Guy Migault est très engagé dans la diffusion précoce du message HSE, et s’investit particulièrement auprès des grands établissements de formation : il est depuis 2002 trésorier du Groupe d’études sécurité de l’industrie pétrolière et chimique (GESIP), association qui propose des formations inter-entreprises dans le domaine de l’intervention et de la gestion de crise. Enfin, Guy Migault enseigne les systèmes de management HSE dans des mastères spécialisés tels que ceux de l’ENSAM (Arts et Métiers Paris), à l’École des Mines d’Alès et à l’ICSI.
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