Les voyages internationaux et les missions à l'étranger présentent différents risques pour la santé selon l'état sanitaire du salarié et celui du pays dans lequel il se rend, et du fait des conditions de travail qui ne présentent pas partout la sécurité à un niveau identique à celui requis dans les pays développés. Aux risques biologiques ou physiques, s'ajoutent des risques psychologiques entrainés par l'isolement psychique lié à l'éloignement du domicile et à celui du cadre habituel du travail.
Les voyages internationaux et les missions à l'étranger présentent différents risques pour la santé selon l'état sanitaire du salarié et celui du pays dans lequel il se rend, et du fait des conditions de travail qui ne présentent pas partout la sécurité à un niveau identique à celui requis dans les pays développés.
Aux risques biologiques ou physiques, s'ajoutent des risques psychologiques entrainés par l'isolement psychique lié à l'éloignement du domicile et à celui du cadre habituel du travail.
Ces risques concernent des salariés de plus en plus nombreux, cadres, techniciens, qui accompagnent le développement des activités commerciales ou industrielles des entreprises à l'étranger.
Les salariés à l'étranger sont soumis à des contraintes susceptibles de générer des risques lorsque les situations dangereuses biologiques, physiques ou psychologiques ne font pas l'objet d'une prise de conscience et de mesures de prévention adéquates : il est indispensable de préparer le voyageur et le missionnaire à l'étranger à une attitude et à une vigilance particulière vis-à-vis des dangers spécifiques auxquels il peut être confronté.
Ce dossier ne concerne pas les risques particuliers relatifs aux séjours dans les zones de guerre ou d'insécurité terroriste majeure ou dans des milieux extrêmes pour les expéditions scientifiques (arctiques, désertiques, très haute altitude, jungle...) qui font l'objet de mesures préventives très spécifiques.
Les principaux risques professionnels des voyages et missions à l'étranger
Les séjours à l'étranger peuvent être de plusieurs natures, selon la durée, le mode de déplacement et le type de pays concerné.
- Des séjours courts, de quelques jours ou de plus longue durée, missions de quelques semaines ou de quelques mois.
- Un voyage aérien ou routier.
- Un pays développé disposant de conditions sanitaires et de travail identiques à celles de la France, ou un pays en voie de développement beaucoup plus démuni.
- Un pays en zone climatique tempérée ou tropicale, équatoriale, ...
Les risques ne sont pas du tout les mêmes dans ces différents cas, le court séjour dans un pays développé n'engendre quasiment que des risques liés au voyage, alors que le long séjour dans un pays en voie de développement impose des risques sanitaires et des contraintes de sécurité au travail importantes.
- Les risques liés au voyage
- Les risques des voyages routiers
De courts déplacements professionnels, par exemple dans les pays européens limitrophes ou pour se rendre à un aéroport, peuvent s'effectuer par route avec des véhicules de tourisme, avec des exigences d'efficacité et de ponctualité qui peuvent interférer avec les contraintes de la circulation routière (embouteillages, Code de la Route..) et générer des situations stressantes et des accidents de la route (qui sont à l'origine du quart environ des accidents mortels du travail et c'est la première cause de décès au travail !).
Le risque routier a souvent des origines multifactorielles, liées à l'environnement (état des itinéraires, travaux, météo,..), au véhicule (adaptation, équipement, entretien, ...), à l'organisation (horaire, utilisation du téléphone au volant, ...) et bien sur au conducteur (respect des règles, fatigue, vigilance ...).
Le comportement au volant est lié à des adaptations, des arbitrages que doit réaliser le conducteur entre les éléments émanant de la situation de travail et la situation de conduite.
Le conducteur doit prendre en compte les contraintes de travail : heure du rendez-vous avec le client, heure de départ du train ou de l'avion, ...
Tous les aléas et dysfonctionnements de la situation de conduite rencontrés, l'oblige à réguler, adapter son comportement en mettant en balance les injonctions des deux situations.
En fonction du poids des contraintes et des aléas, la balance penchera du côté :
- De la situation de travail et l'opérateur ne respectera pas les normes routières (dépassement de la vitesse, non respect des règles de priorité et des feux de signalisation, stationnement en zone dangereuse, ...) et répondra aux contraintes du travail.
- De la situation de conduite et l'opérateur ne respectera pas les règles du travail (arrivée hors délais, ...) et répondra aux normes routières.
- Les risques des voyages aériens
Les voyages internationaux aériens, surtout les vols de longue durée sans interruption, présentent différents risques pour la santé.
Pour tous les longs voyages, la fatigue est liée aux levers précoces et aux arrivées et retours tardifs qui aboutissent à des amplitudes horaires de travail très importantes, empiétant souvent sur les nuits et les week-ends de repos. De plus, cette fatigue est accentuée par le décalage horaire (jet lag) qui désynchronise les heures de repas et de sommeil, engendrant des troubles de l'humeur, de la vigilance, de la digestion.
Les voyages aériens peuvent aussi entrainer des difficultés d'ordre psychologique, stress et anxiété.
Enfin, il ya des risques physiques spécifiques au mode de transport aérien : mal des transports, otites, éventuellement phlébite, décompensation d'une pathologie préexistante.
Les troubles circulatoires en avion dus à la station assise prolongée et à la déshydratation liée à l'air conditionné, peuvent être à l'origine de thromboses veineuses.
Les voyageurs ayant des maladies cardio-vasculaires ou respiratoires ou des troubles sanguins comme l'anémie supportent mal la pression atmosphérique assez faible et la diminution du taux d'oxygène (hypoxie).
Les personnes qui souffrent d'une infection de l'oreille, du nez ou des sinus sont peu capables de compenser la différence de pression, ce qui génère des douleurs.
Les salariées enceintes doivent s'abstenir de longs voyages aériens en milieu et surtout en fin de grossesse.
- Les risques liés au séjour dans les pays en voie de développement
- Le risque biologique des travailleurs à l'étranger
Pour les séjours dans les pays tropicaux ou équatoriaux, il faut compter avec les aspects climatiques, les changements d'hygrométrie, de température et avec la pollution atmosphérique dans les grandes métropoles des pays en voie de développement, prédisposant aux infections ORL, aux allergies respiratoires.
Le soleil tropical ou équatorial et la forte chaleur exercent des effets particulièrement
majorés :
- Les effets nocifs d'une exposition aux rayons ultraviolets entraînent à court terme des érythèmes solaires (« coups de soleil »), des pathologies oculaires douloureuses (photokératite, photoconjonctivite, ophtalmie) et à long terme la possibilité d'apparition de cancers cutanés et de cataracte.
Si les valeurs estivales maximales à midi dans le sud de la France métropolitaine ne dépassent pas un index UV 10 déjà très élevé, ce rayonnement UV est couramment atteint et souvent dépassé à midi dans les zones tropicales (jusqu'à 12) et équatoriales (jusqu'à 15), présentant donc un risque important pour la peau et les yeux. - Les effets nocifs dus à la chaleur (insolation, déshydratation) provoquent malaises, céphalées, crampes musculaires et augmentent les risques d'accidents par la fatigue, la sudation, la diminution de la vigilance.
Les problèmes sanitaires majeurs concernent les moustiques et autres insectes ou animaux venimeux, la qualité de l'alimentation, l'état de l'eau et les conditions générales d'hygiène.
Le salarié est ainsi exposé à diverses maladies infectieuses, dont les plus fréquentes dans les conditions d'un voyage d'affaires sont le paludisme transmis par les piqures de moustiques, la diarrhée par ingestion d'aliments ou de boissons contaminés et les maladies sexuellement transmissibles (hépatites B, C, syphilis, SIDA...) qui ont une forte prévalence dans beaucoup de pays africains, du Sud-est asiatique et d'Amérique Latine.
Les piqûres de moustiques peuvent entrainer le plus souvent le paludisme (ou malaria) qui est un fléau mondial, le chikungunya, la dengue, avec des syndromes de type grippal.
La diarrhée (turista, d'origine multifactorielle, bactérienne le plus souvent mais aussi virale ou parasitaire) est un problème de santé très fréquent dans les pays à faible niveau d'hygiène ou les aliments et les boissons sont peu contrôlés.
Enfin, il faut signaler la possibilité de l'apparition d'allergies aux produits locaux ou d'autres maladies tropicales.
- Le risque physique des travailleurs à l'étranger
L'insécurité peut être liée aux activités professionnelles (trajets locaux, usines, chantiers...) ou privées.
Le personnel à l'étranger, amené à travailler dans des lieux très différents de celui de son domicile ou de son lieu habituel de travail, est soumis à une contrainte psychologique forte, qui n'est pas sans conséquences sur la vigilance face aux dangers, qu'ils soient de nature professionnelle ou privée.
Ils se trouvent dans une situation de travail qu'ils ne connaissent pas, ce qui les rend plus vulnérables, surtout pour les jeunes salariés peu expérimentés : lieu différent de l'habitat habituel, collectif de travail inconnu, habitudes inédites. Par manque d'information, ils risquent d'être exposés à des contraintes physiques qui peuvent être à l'origine d'accidents.
- En ce qui concerne la vie privée, la perception des risques n'est souvent pas suffisante, ce qui est susceptible d'affecter l'attitude vis-à-vis de la sécurité et de la motivation à sa propre protection, alors que la dangerosité objective est plus grande : les moyens de transport sont vétustes, le réseau routier est mal entretenu, les us et coutumes sont différentes, la criminalité omniprésente dans certains pays.
Les moyens de transport terrestres représentent la première cause d'accidents graves.
Les risques spécifiques potentiels de nature sociale ou politique imposent une attitude adaptée qui n'est pas toujours respectée en absence de maturité professionnelle (tenue vestimentaire surtout pour les femmes, déplacements ou photographies interdits, consommation d'alcool, comportements sexuels, liberté d'expression politique...).
La fréquence des agressions crapuleuses dans certaines zones est bien supérieure à celle que l'on connaît en France. - En ce qui concerne la vie professionnelle, les entreprises locales ne sont pas soumises à des règles de sécurité correctes et/ou respectées, et les notions strictes d'hygiène et sécurité au travail n'y sont pas du tout familières : prétendre respecter ces règles sur certains chantiers du BTP entrainerait de renoncer à travailler ! Le danger est surtout important pour les travailleurs locaux, mais aussi pour les cadres et techniciens français qui se déplacent chez leurs sous-traitants, leurs fournisseurs pour des opérations de supervision, de contrôle, d'expertise ou d'assistance technique. Par exemple :
• Les travaux nécessitant l'utilisation d'un échafaudage demeurent à l'origine d'un risque majeur d'accidents graves (chutes de hauteur, chute d'objet, effondrement d'échafaudage...) par suite de leur mauvais état ou de leur montage ou utilisation incorrects.
• La circulation désordonnée des engins, à l'intérieur ou à l'extérieur des bâtiments, constitue un risque constant : véhicules et chariots pour les approvisionnements des stocks, des chaines de fabrication, des chantiers, mouvements des camions de livraison sur les quais de transbordement, sont responsables de fréquentes collisions entre véhicules et heurts avec des personnes ou des obstacles, de chutes de charges, provoquant des traumatismes pouvant être graves voire mortels.
• Pour les salariés assurant la maintenance d'équipements industriels, il faut constater un état des lieux sécuritaire souvent préoccupant et de nombreux accidents surviennent par suite d'absence ou de mauvaises procédures de consignation.
• L'inhalation de poussières et vapeurs toxiques dans des ateliers mal ventilés, sans installation de dépoussiérage, pose un réel problème sanitaire dans de nombreuses usines du tiers-monde ou sont amenés à pénétrer des expatriés.
- Le risque psychologique des travailleurs à l'étranger
L'éloignement et l'isolement créent des situations physiques et psychiques sources de risque : certaines personnes présentent des pathologies entrainant des symptômes d'apparition brusque et pouvant handicaper au moins temporairement la poursuite de la mission, la rendre dangereuse, voire impossible : crises d'angoisse, d'épilepsie, cardiaques, diabétiques, vertigineuses, rage de dent ...
Toutefois, ce qui va être prépondérant dans de nombreux cas, c'est l'isolement psychique ressenti par le salarié à l'étranger, soumis à une variabilité personnelle importante : l'éloignement et/ou l'isolement peut ainsi entrainer des comportements risqués, non prohibés ou tempérés par le groupe de travail ou la proximité familiale : vitesse excessive, excès alimentaires, consommation d'alcool et de psychotropes, comportements individuels inappropriés... pouvant aller jusqu'à une compromission juridique personnelle par non-respect de la législation du pays.
L'alimentation pendant les déplacements, irrégulière, déséquilibrée, trop abondante et/ou alcoolisée est un facteur d'obésité et de risque cardiovasculaire certain pour le personnel à l'étranger.
L'environnement stressant des missions à l'étranger génère ainsi souvent des conséquences pathologiques diverses, allant des troubles du comportement aux somatisations. Certes, il y a souvent imbrication entre souffrance psychique due à des motifs privés, d'autant que les absences longues du domicile ont des retentissements familiaux, et celle due aux conditions de travail, mais il est patent que le stress au travail ne fait alors qu'augmenter la pathologie éventuellement préexistante et la rendre avérée voire invalidante.
En cas de stress fréquent, il y a mobilisation excessive du système endocrinien face à cette agression ou menace, ce qui provoque à court et à long terme, une augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, de la sécrétion de cortisol, entraînant de nombreuses conséquences psychosomatiques : atteintes physiques (troubles gastro-intestinaux, hormonaux et cardiovasculaires ...), psychiques (fatigue et irritabilité chroniques, crises d'angoisse, ...) et comportementales (troubles des conduites alimentaires, comportements à risque et addictifs, ...).
Les mesures de prévention des risques professionnels des voyages et missions à l'étranger
Les mesures de prévention essentielles résident dans une saine organisation (déplacements, horaires, trousse de secours..), des véhicules bien équipés et entretenus, des actions de sensibilisation aux risques spécifiques aux pays de destination, une formation au risque routier et au risque alimentaire et alcool, une vaccination et surveillance médicale.
Il convient d'évaluer les risques professionnels des voyageurs et missionnaires à l'étranger et de rédiger le Document Unique de Sécurité en appréciant à la fois l'environnement matériel et technique et l'environnement managérial et organisationnel.
Le risque lié au travail à l'étranger nécessite d'avoir un plan de prévention, pour disposer des moyens de protection adapté aux particularités locales et donner les instructions appropriées aux travailleurs pour éviter les situations dangereuses.
La retranscription de cet état des lieux dans le Document Unique doit conduire à l'élaboration de ce plan de prévention correspondant aux risques identifiés, y compris pour les aspects psychosociaux et du travail isolé qui sont importants pour les missionnaires à l'étranger et parfois négligés.
En particulier, il faut considérer que certains risques encourus par les salariés en mission, le risque routier, le risque addictif, celui de la violence potentielle ... font partie intégrante des risques professionnels et doivent donc figurer dans ce document.
- Les mesures de prévention organisationnelles
- La charge et le rythme de travail
Pour les voyages, il convient de permettre une flexibilité dans les horaires, éviter les départs d'urgence, l'exécution de multiples tâches, la fatigue des heures supplémentaires dues au voyage, générateurs de stress et en particulier d'accidents de la route. Des repos compensateurs à prendre immédiatement (pas de report cumulé) doivent être prévus dans les cas de dépassement important, de même qu'un temps de récupération suffisant pour gérer les suites professionnelles d'un long voyage (rédaction d'un rapport, d'un devis, d'une commande...) et pour s'adapter au jet lag éventuel. Entre deux missions exigeantes, il convient de prévoir une réadaptation progressive au rythme normal du travail et bannir des voyages aériens trop rapprochés (par exemple dans la même semaine).
Pour les déplacements routiers, la préparation de l'itinéraire doit inclure des temps de pause, la prise en compte de la fatigue lors de la conduite de nuit et anticiper les éventuelles difficultés de circulation.
Les véhicules fournis pour les déplacements routiers doivent posséder tous les équipements de sécurité et systèmes d'assistance électronique à la conduite, notamment: l'ABS, l'anti patinage, limiteur et régulateur de vitesse, un système d'aide à la navigation, des pneus neige pour la conduite hivernale en zone montagneuse.
Par ailleurs, il faut s'assurer que ces véhicules ont bien été vérifiés et entretenus lors des contrôles périodiques et qu'ils sont dans un bon état de fonctionnement (freins, éclairage, pneumatiques, suspension...) avec un carnet de maintenance à jour.
- La prévention du risque sécuritaire
Il est fondamental de bien se renseigner sur la situation politico-sociale dans le pays de destination, en consultant en particulier le site du Ministère des Affaires Etrangères, pour obtenir des informations fiables et actualisées concernant l'insécurité chronique et/ou les conflits dans cette zone géographique.
La mise en place des moyens de communication est fondamentale, à la fois pour pallier les risques liés à l'environnement (notamment climatique) et ceux liés à l'insécurité sociale. Des moyens de surveillance par des dispositifs de télécommande (DATI), visant à détecter au plus tôt la survenue d'un incident ou accident pour les agents isolés en déplacement, permettent d'intervenir rapidement, disposition qui doit être évidemment accompagnée d'une permanence à l'écoute disponible.
Il faut planifier les déplacements à réaliser en cours de mission, et s'assurer de disposer d'une assistance rapatriement.
Dans certaines zones, sans expérience de terrain, il ne faut absolument pas partir seul dans un pays difficile : même expérimenté, il convient d'éviter de se trouver isolé quelque part, il faut partir en mission au moins en binôme, avec un chauffeur local et informer des tiers du déplacement.
- La prévention du risque biologique
La sécurité sanitaire impose le respect de certaines précautions anticipées avant le départ et appliquées scrupuleusement durant le séjour dans les pays tropicaux. Il est indispensable de consulter son médecin pour la mise à jour des vaccinations, la prescription d'un traitement antipaludéen, les conseils dépendant d'une pathologie existante, afin de constituer une pharmacie de voyage et disposer des traitements habituels en quantité suffisante et du nécessaire dans une trousse de premier secours pour la petite traumatologie et les soins locaux.
Les vaccinations obligatoires sont le DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite), et éventuellement la vaccination contre l'hépatite A. Certains pays d'endémie amarile exigent la vaccination contre la fièvre jaune pour pénétrer sur leur territoire, ainsi que des sérologies négatives HIV et syphilis pour d'autres.
S'y ajoutent des vaccinations recommandées comme l'hépatite B, la fièvre typhoïde... au cas par cas selon les pays et l'évolution épidémiologique (voir BEH : Recommandations sanitaires pour les voyageurs, ou Institut PASTEUR : Recommandations sanitaires par pays).
Pour les travaux à l'extérieur, pour éviter les coups de chaleur et de soleil, dans les pays tropicaux ou équatoriaux :
• Débuter la journée de travail très tôt, s'aménager des zones de repos à l'ombre avec mise à disposition de beaucoup d'eau fraîche pour boire régulièrement et abondamment,
• Se couvrir la tête de préférence avec un chapeau à large bord, porter des vêtements amples et légers, de couleur claire, couvrant les bras et les jambes, permettant l'évaporation de la sueur (le coton est à privilégier, le nylon est à éviter),
•S'appliquer une crèmes écran solaire à large spectre d'indice très élevé (40 minimum, même pour une carnation foncée) pour les parties du corps qui ne peuvent pas être couvertes, essentiellement le visage, les oreilles, le cou et la nuque,
• Port obligatoire de lunettes avec verres filtrants les rayons UV.
Par ailleurs, certains salariés doivent éviter de se rendre dans les pays tropicaux ou équatoriaux : ceux qui prennent des médicaments de façon chronique qui peuvent aggraver les symptômes dus à la chaleur (diurétiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, )..., de même que les régimes hyposodés, ceux qui ont une maladie cardiovasculaire, une insuffisance respiratoire ou rénale, du diabète qui majorent le risque dû à une exposition à la chaleur, les femmes enceintes, les personnes obèses ou de maigreur excessive et les salariés âgés de plus de soixante ans qui sont plus sensibles à la canicule.
Le traitement préventif du paludisme (chimio-prophylaxie) et la lutte contre les moustiques sont impératifs dans les zones infestées : pièces fermées ou avec des ouvertures protégées par une moustiquaire, lit protégé par une moustiquaire imprégnée, port de vêtements couvrants éventuellement imprégnés, éviter de sortir la nuit...
Puis la protection passe par une surveillance quotidienne de l'alimentation et des boissons dans les lieux à hygiène douteuse : ne pas consommer de légumes, poissons et viandes crus ou froids, ne boire que des boissons en bouteille capsulée, pas de glaces ni glaçons, lavage fréquent des mains avec une solution désinfectante hydro-alcoolique en cas de manque d'eau propre...
Enfin, il convient d'utiliser systématiquement des préservatifs pour les relations sexuelles locales.
- Les équipements de protection individuelle
Les casques et chaussures de protection sont indispensables sur les chantiers notamment, ainsi que des masques anti-poussières jetables FFP2 dans les sites à fort empoussièrement, des gilets de signalisation dans les zones de circulation d'engins et/ou véhicules.
- Les mesures de sensibilisation aux risques et de formation
Pour les salariés en voyage ou en mission à l'étranger, la perception des risques des erreurs alimentaires, de consommation d'alcool et de comportement routier ou personnel est souvent affectée d'un certain nombre d'illusions ou de biais. Le premier préalable est que le responsable hiérarchique du service concerné, du fait de sa maturité professionnelle, soit persuadé de créer la dynamique requise pour nourrir un processus d'amélioration de la prévention.
Le développement d'une conscientisation de chaque voyageur ou missionnaire est nécessaire, avec une démarche d'appropriation.
Des techniques d'animation sont utilisées pour amener un groupe à travailler sur des cas concrets d'accidents ou de maladies (dépendance alcoolique, infarctus à la cinquantaine, paludisme, accident de la route...) survenus dans l'entreprise et à identifier les bonnes pratiques qui auraient pu les éviter pour permettre à chacun des membres du groupe de travail d'être sensibilisé personnellement à la sécurité, de prendre conscience, exemples à l'appui, des conséquences résultant de l'absence de mesures de prévention adéquates.
L'observation réciproque de ses comportements par ses collègues de travail, guidée par l'animateur, permet une émergence collectivement partagée des comportements sûrs et de ceux à risques.
Ce dialogue positif sur les comportements à risque permet a contrario de valoriser les gestes sécuritaires.
- La surveillance médicale des voyageurs et missionnaires à l'étranger
Au cours de la visite médicale périodique annuelle, en plus des traditionnels contrôles de l'acuité visuelle, du rythme cardiaque, de la tension artérielle, du poids, le médecin du travail doit rappeler les mesures diététiques pour les voyageurs concernés par une hypertension, un embonpoint...
Un bilan de santé est vivement conseillé un peu avant la cinquantaine d'années avec électrocardiogramme, bilan biologique sanguin et urinaire, pour dépister en particulier les hyperlipidémies, les anomalies diabétiques et hépatiques.
Le médecin du travail doit prévoir pour les voyageurs et missionnaires appelés à se déplacer dans les zones tropicales une mise à jour des vaccinations, conseiller une prophylaxie antipaludéenne, un bilan dentaire, s'assurer de l'absence de contre-indication au transport aérien et au séjour lointains (bilan ORL, cardio-vasculaire et phlébologique).
Au retour, il faut faire réaliser les analyses sanguines et parasitaires pour les salariés ayant été amené à séjourner dans certains pays à risque.
Pour aller plus loin
Institut Pasteur : Vaccinations internationales, médecine des voyages : Recommandations générales et Recommandations sanitaires par pays
Juillet 2013
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