L'exposition à des environnements de travail agricole et d’élevage, mais aussi industriel (agroalimentaire, textile, cuir, bois) fortement contaminés en poussières organiques est à l’origine de nombreuses pathologies professionnelles pulmonaires : asthme, bronchite chronique, pneumopathie d’hypersensibilité, broncho-pneumopathie chronique obstructive, syndrome toxique des poussières organiques...
L'exposition à des environnements de travail agricole et d’élevage, mais aussi industriel (agroalimentaire, textile, cuir, bois) fortement contaminés en poussières organiques est à l’origine de nombreuses pathologies professionnelles pulmonaires : asthme, bronchite chronique, pneumopathie d’hypersensibilité, broncho-pneumopathie chronique obstructive, syndrome toxique des poussières organiques.
Des mesures de prévention collective, ventilation et hygiène des locaux, aspiration à la source des poussières, confinement des procédés, sont à la base d’une protection efficace. À défaut de pouvoir le faire quand on se trouve à l’extérieur ou que le travailleur utilise une machine mobile, il est essentiel de porter un masque respiratoire. La protection collective est primordiale et le port d’une protection individuelle comme le masque est une solution de pis-aller car celui-ci peut être porté de manière inefficace ou seulement de temps en temps du fait de leur inconfort ou devenir rapidement défectueux.
Les principales caractéristiques et dangers des poussières organiques
La poussière est constituée de très fines particules solides (variant de l’ordre du micromètre, un millième de millimètre, à 100 micromètre) en suspension dans l’air. Ces particules sont soit minérales (amiante, poudres et oxydes métalliques, silice ...), soit organiques (d’origine végétale ou animale).
Si pour les poussières minérales leur dangerosité concernant l’apparition de pathologies respiratoires aigues ou chroniques et de cancers pulmonaires est avérée depuis longtemps dans les usines et sur les chantiers, ou dans les mines et autres travaux souterrains, de nombreux symptômes relatifs à l’exposition aux poussières organiques sont encore largement sous-diagnostiqués avec une épidémiologie souvent mal connue et une dangerosité plus insidieuse, notamment en agriculture.
Les poussières organiques sont généralement un mélange en proportion variable de poussières végétales (foin, paille, cuticules des grains de céréales, spores, pollens, farine, cellulose du bois et du papier, fibres textiles ...), de particules animales (poils, plumes, fragments d’insectes, fientes et autres déjections et excréments ou urines) et de micro-organismes (acariens, moisissures et microbes et leurs toxines fongiques et bactériennes). Les poussières organiques peuvent contenir aussi des produits chimiques comme des résidus de pesticides, d’hydrocarbures, de solvants (formaldéhyde ...).
Ces poussières se retrouvent souvent en concentrations élevées dans les lieux clos et espaces confinés (zones de stockage, enclos à bestiaux, caves, ateliers ...).
Les poussières organiques en suspension dans l’air sont facilement inhalables, se logent dans la muqueuse nasale et certaines particules très fines réussissent à traverser la cavité nasale et à pénétrer jusqu’aux alvéoles pulmonaires à travers tout l’arbre respiratoire.
Les conséquences pathologiques possibles sont de plusieurs ordres, en fonction de la typologie des poussières, de leur caractéristique physique (dimension, granulométrie, concentration), de leur toxicité chimique et biologique (allergisante, infectieuse), avec une susceptibilité individuelle variable et le tabagisme comme cofacteur aggravant majeur.
La lenteur de dissolution des poussières dans les milieux biologiques (biopersistance) est une caractéristique essentielle de toxicité : la durée de rétention dans les poumons, la durée de vie dans l’organisme sont conditionnées par le mode d’épuration et les poussières qui demeurent longtemps dans le poumon après avoir été inhalées sont les plus dangereuses. La quantité de poussière et les types de particules en cause influent sur la gravité des lésions pulmonaires : la formation d'un tissu fibreux ou cicatriciel peut porter atteinte à la fonction pulmonaire et donne lieu à une affection appelée fibrose, les particules peuvent se déposer dans le tissu pulmonaire et l'enveloppe du poumon et à long terme, peuvent provoquer des inflammations chroniques : les particules de poussières et les macrophages chargés de poussière s'accumulent alors dans les tissus des poumons, causant des lésions pulmonaires.
Le rôle des endotoxines des bactéries à gram négatif (enterobacter, pseudomonas, ...) et des toxines fongiques (mycotoxines) est aussi prépondérant dans l’inflammation de l’arbre respiratoire expliquant l’atteinte bronchique : ces antigènes inhalés sont très souvent liés à une dégradation de la matière organique avec développement de bactéries et de champignons microscopiques.
Suivant leur caractère de gravité, les poussières sont généralement classées en trois catégories :
- gênantes : particules non fibrogènes et non toxiques. Leur action se limite aux voies respiratoires hautes : fosse nasales, pharynx et larynx.
- nocives : particules fibrogènes non toxiques. Leur action est ressentie au niveau des voies respiratoires moyennes, trachée, artère et bronches.
- toxiques : particules fibrogènes et toxiques. Elles pénètrent dans les voies respiratoires basses, bronchioles et alvéoles pulmonaires.
Les pathologies résultant de l’inhalation fréquente et prolongée des poussières organiques sont multiples :
- les pneumopathies d’hypersensibilité ou alvéolites allergiques extrinsèques (par exemple maladie du poumon du fermier, du fromager ...),
- la bronchite chronique : toux et expectoration chronique,
- les rhinites et asthmes allergiques ou non allergiques : éternuements, écoulement nasal, larmoiements, œdème des paupières, picotements laryngés ou épisodes successifs ou le rejet de l'air est difficile et pénible. Ces signes cliniques, immédiats ou retardés, peuvent survenir après sensibilisation du fait des poussières véhiculant les pneumallergènes,
- les broncho-pneumopathies toxiques, dont le syndrome toxique des poussières organiques : syndrome grippal avec toux et dyspnée,
- les maladies infectieuses : par exemple, l'histoplasmose et la psittacose (fiente d'oiseaux), la fièvre Q (coxiellose en élevage des ovins, caprins, bovins), la légionellose et la fièvre de Pontiac, contractés en inhalant des substances organiques contaminées par certains micro-organismes.
- les adénocarcinomes des cavités et des fosses nasales (cancer naso-sinusien) dû aux poussières de bois et de cuir : ces cancers de l'ethmoïde et des sinus de la face, même s’ils sont rares et d’apparition tardive, ont été longtemps sous-estimés
Les situations professionnelles à risques de poussières organiques
De nombreux métiers sont très exposés aux risques d’inhalation nocive de poussières organiques :
- Les agriculteurs
La manipulation de céréales, de foin, de paille, de compost, de grain moisi, de fientes exposent les agriculteurs, horticulteurs, maraichers, arboriculteurs, à des quantités élevées de poussières organiques et de moisissures, responsable en particulier de la fréquente maladie du « poumon du fermier » (pneumopathie d’hypersensibilité), de la « fièvre des poussières » (syndrome toxique des poussières organiques ou ODTS Organic Dust Toxic Syndrom), ou de l’aspergillose pulmonaire suite à l’inhalation d’une très grande quantité de spores de la moisissure Aspergillus contenues sur de la matière organique en décomposition répandue.
Les travailleurs des unités de compostage et de tri de déchets organiques sont aussi concernés par ces affections respiratoires, ainsi que les champignonnistes.
- Les éleveurs
Les affections des voies respiratoires sont causées par l’inhalation d’aérocontaminants, agents biologiques, moisissures, acariens et des endotoxines présents massivement dans l’atmosphère des locaux confinés des animaux d’élevage. Les bâtiments d’élevage intensif de bovins, ovins, caprins, porcs et volailles sont des sources de situations d’exposition intense aux particules organiques : poussières produites par les nourritures animales et par la litière (contenant des micro-organismes, des spores), poils et plumes d’animaux, squames et épithélium de gros animaux, déjections, poussières générées par le paillage et l'affouragement...
Les affections respiratoires dans les animaleries sont souvent provoquées soit par des poils d’animaux (poumon du fourreur), soit des plumes ou déjections d’oiseaux (maladie des oiseleurs). Ces pathologies de type allergique ou de type inflammatoire ont aussi observées en pratique vétérinaire.
- Les meuniers, semouliers, biscuitiers, biscottiers et boulangers
Les farines ou les substances ajoutées au cours de la fabrication (levures, enzymes ...) ou les parasites (acariens, mites...) ou micro-organismes (moisissures...) omniprésents dans l’air des ateliers de fabrication peuvent être responsables de fréquentes réactions allergiques ou de gène respiratoire.
Le fort dégagement de poussières est généralement accidentel (débourrage ou nettoyage d’une machine, ruptures et déversements de sacs...), mais l’accumulation progressive de poussières très fines sans mesures de prévention recouvre le sol, les parois des locaux, les chemins de câbles, les gaines, les canalisations, les appareils et les équipements, notamment pour tous les volumes morts, les recoins et endroits confinés difficilement accessibles au nettoyage.
L’exposition aux poussières de farine est particulièrement nocive aux voies respiratoires, car la farine est une substance très volatile et les particules en suspension sont aisément inhalées, pénétrant jusqu’aux alvéoles pulmonaires : les maladies allergiques induites sont l’asthme et la rhinite avec éternuements, écoulement nasal, larmoiements, picotements laryngés, avec souvent surinfection provoquant des sinusites.
- Les fromagers
Des antigènes inhalés dans des poussières, liés à une dégradation de la matière avec développement de bactéries et de moisissures lors de l’affinage des fromages (en particulier Penicillium casei ou Penicillium roqueforti ou acariens sur les croûtes des gruyères, bleus, cantal...), peuvent entraîner une alvéolite allergique ou pneumopathie d’hypersensibilité (maladie des poumons des fromagers) : syndrome respiratoire (dyspnée, toux, expectoration) et/ou signes généraux (fièvre, amaigrissement).
- Les brasseurs et malteurs
Les poussières de farine et de céréales, les parasites (acariens...) ou micro-organismes (moisissures...) omniprésents dans les malteries et brasseries, peuvent être responsables de fréquentes réactions allergiques. De nombreux pneumallergènes sont retrouvés dans les poussières de céréales, particulièrement les endotoxines des bactéries et des toxines fongiques de spores dont le rôle majeur dans l’inflammation de l’arbre respiratoire explique l’apparition de bronchites chroniques.
L’exposition aux poussières, notamment dans les aires où les grains secs, la levure sont manipulés, lors du retournement de l’orge ou lors de son transfert, est particulièrement nocive aux voies respiratoires, car les particules en suspension sont aisément inhalées, pénétrant jusqu’aux alvéoles pulmonaires : les maladies allergiques induites sont l’asthme, épisodes successifs ou le rejet de l'air est difficile et pénible, la rhinite avec éternuements, écoulement nasal, larmoiements, picotements laryngés, avec souvent surinfection provoquant des sinusites, les alvéolites allergiques extrinsèques.
Les transporteurs et convoyeurs, les aires de chargement et de déchargement et les abords des silos sont particulièrement concernés par l’empoussièrement de l’air et des surfaces de travail ou de circulation.
La maladie des poumons des malteurs, ou fièvre du malt, est une réaction allergique à l’orge moisi et aux spores aéroportés : les symptômes de la maladie du poumon du malteur sont des pneumopathies d’hypersensibilité, avec comme symptômes de la fièvre, des frissons et un rhume et, à long terme en cas d’exposition continue, un manque chronique de souffle.
- Les sucriers
De nombreux pneumallergènes sont retrouvés dans les poussières de résidus fibreux moisis de canne à sucre, particulièrement les endotoxines des bactéries et des toxines fongiques dont le rôle majeur dans l’inflammation de l’arbre respiratoire explique l’apparition de bronchites chroniques, de rhinites avec souvent surinfection provoquant des sinusites.
La forte inhalation de poussière de bagasse provoque des crises aiguës de bagassose, avec dyspnée, céphalées et fièvre qui peut évoluer à la longue en fibrose pulmonaire.
- Les menuisiers, ébénistes, charpentiers, papetiers
Les poussières de bois sont nocives par inhalation pour tous les bois, mais plus ou moins selon les variétés d'essences de bois (feuillus, conifères, exotiques) et les produits chimiques éventuellement associés (dont le formaldéhyde). Leur inhalation constante est responsable d'atteintes des voies respiratoires et de cancers de l'ethmoïde et des sinus de la face. Ce sont les opérations de sciage du bois mais surtout de ponçage qui sont dangereuses car elles génèrent une quantité importante de poussières très fines.
L’exposition aux poussières de bois ou de fibres de papier en suspension dans l’air, produites par actions mécaniques (défibrage...) de fabrication du papier, est aussi préoccupante pour la santé des travailleurs des papeteries.
- Les métiers de la transformation du cuir
Les opérations de polissage et le ponçage en particulier du cuir génèrent une quantité importante de poussières de cuir très fines et ces poussières de cuir sont aussi nocives que celles du bois et provoquent à la longue les mêmes types de cancer des sinus et des voies nasales (adénocarcinome de l'ethmoïde).
En pelleterie (traitement des peaux de fourrure), les poils de fourrure animale peuvent générer des poussières provoquant le « poumon des fourreurs » qui est une pneumopathie d’hypersensibilité ou alvéolite allergique extrinsèque, maladie pulmonaire due à une inflammation des alvéoles du poumon lors de l’inhalation de poussières organiques des squames animales.
- Les agents d’assainissement
Les micro-organismes présents dans les boues d’épuration se retrouvent dans la poussière des boues d'épuration traitées à la chaleur, dans les postes de nettoyage, curage, pompage des boues de fosses de relevage dans le traitement des eaux usées pouvant provoquer une alvéolite des boues d'épuration chez les agents d’assainissement les ayant fréquemment et massivement inhalées.
- Les ouvriers de l’industrie textile
Les fibres textiles naturelles végétales (coton, lin, ...) ou animales (laine, soie...) sont caractérisées par leur finesse et leur forme très allongée par rapport à leur épaisseur : la plupart de ces fibres mesurent entre 10 et 150 millimètres de long pour une épaisseur de 10 à 50 microns.
En ce qui concerne les risques professionnels, les fibres textiles sont plus épaisses que les fibres d’amiante, de verre ou de céramique réfractaire, et elles pénètrent moins profondément dans le poumon et y séjournent moins : de ce point de vue, elles sont donc moins dangereuses, mais l’inhalation excessive de poussières textiles avec des allergènes divers (micro-organismes bactériens et fongiques avec leurs toxines, acariens, pesticides) est néanmoins la cause de certaines maladies pulmonaires comme la bronchite chronique, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC ou BPCO), l’asthme et la byssinose, resserrement transitoire des voies respiratoires s’apparentant à l’asthme et donnant la «fièvre de filature» ou « fièvre du lundi ». Les opérations préliminaires, ouverture des balles, cardage ou peignage, étirage, sont les opérations les plus exposantes aux poussières de fibres textiles.
- Les travailleurs des systèmes de conditionnement d'air et d'humidification et les chauffagistes
L'exposition se fait par l'intermédiaire d'aérosols de gouttelettes libérées des réservoirs d'eau contaminée par des micro-organismes, moisissures et/ou bactéries qui colonisent l’eau qui stagne dans les carters des climatiseurs avant d’être remise en circulation vers un système d’humidification et pulvérisée dans l’air des locaux. Il peut en résulter une fièvre des humidificateurs ou climatiseurs qui est une forme du syndrome toxique des poussières organiques (ODTS), ou une pneumopathie d'hypersensibilité (poumon des humidificateurs) ainsi que des rhinites et/ou des asthmes. La légionellose (avec sa forme bénigne de fièvre de Pontiac) est une maladie pulmonaire infectieuse de l’entretien des unités de climatisation ou d’entretien des douches, piscines, spas ou bains thermaux, souvent contractée à la remise en route des installations telles que les tours de refroidissements et les climatiseurs dans lesquels les bacilles de légionelles se sont multipliés plus facilement pendant la période d'inactivité.
Les mesures de prévention des risques professionnels des poussières organiques
Les risques professionnels des poussières organiques offre un large champ d’application à la prévention : si la vulnérabilité de l’appareil respiratoire est importante, les diverses mesures de prévention techniques et organisationnelles sont efficaces et permettent de fortement réduire la fréquence et la gravité des affections respiratoires professionnelles provoquées par les poussières organiques.
- la prévention technique collective, qui permet la suppression ou la réduction de l’exposition à des niveaux aussi bas que possible, est primordiale, là ou elle est envisageable : diminuer les émissions de poussières, favoriser leur évacuation et développer l’automatisation des tâches, ce qui permet de limiter le contact avec l’ambiance polluée, choix de produits et de modes opératoires les moins émissifs.
- la prévention technique individuelle, qui consiste à utiliser des appareils de protection respiratoire, ne doit être qu’un complément des mesures de protections collectives ou pour pallier une situation exceptionnelle pour laquelle il n’est pas possible de mettre en œuvre des mesures de protection collective.
- La prévention collective des affections respiratoires dues aux poussières organiques
- Réduction de la formation de poussières.
La concentration minimale doit être atteinte en évitant l’émission et l’accumulation de poussières d’une part, en disposant de systèmes de ventilation et d’aspiration d’autre part.
- Capoter les sources d’émission de poussières (par exemple jetées des élévateurs, mise sous aspiration des transporteurs, aspiration efficace des poussières au poste d’ensachage des farines) et relier ces capotages aux circuits de dépoussiérage. Les sources d’émissions de poussières sont fortement dépendantes de la maîtrise de l’étanchéité des installations.
- Confinement des procédés générateurs de poussière sous pression négative (dépression légère par rapport à la pression d'air à l'extérieur de l'espace confiné).
- Equiper toutes les installations d’un système d’aspiration fermé permettant le captage et la collecte des poussières avec asservissement de la marche des équipements à la marche des ventilateurs de dépoussiérage. La récupération des poussières se fait par un circuit de dépoussiérage largement dimensionné comportant des cyclones permettant la récupération des poussières très fines et des filtres.
- Diminuer des possibilités d'accumulation de poussières en évitant les surfaces planes inaccessibles et les aspérités des parois (surfaces lisses, rebouchage de tous les trous des sols et des murs...). Des installations conçues pour permettre facilement leur nettoyage et éviter toute zone de rétention de poussières est une mesure essentielle.
- Réduire la mise en suspension des poussières dans l’air en limitant les hauteurs de chute de produits pulvérulents lors des transferts, en contrôlant périodiquement les attaches au niveau des manches...
- o Réduire la concentration de poussières dans l’environnement passe aussi en procédant au nettoyage fréquent par aspiration mécanique centralisée, si possible, ou par des mesures d’hygiène des locaux tel le nettoyage régulier du sol et des parois de l’atelier et des postes de travail à l’aide d’un aspirateur équipé d’un filtre absolu (pas de balayage qui remet en suspension les particules dans l’air) et humidifier les sols.
- La maintenance rigoureuse des systèmes de climatisation, de traitement d'air et des tours de refroidissement est également un impératif pour éviter les risques de contamination bactérienne et virale des réseaux d'eau et d'air et la transmission de pneumopathies provenant d'inhalation d'aérosols contaminés.
- Travailler à l’humide : mélanger les substances en milieu humide, humidifier si possible le matériau avec de l’eau pour éviter la dispersion des fibres dans l’air.
- o Délimiter et isoler les zones d'utilisation à risque : pour limiter au strict minimum le nombre de travailleurs soumis au risque en restreignant l’accès des zones où se déroulent les activités poussiéreuses et limiter la durée de travail de ces personnes dans les zones à risque. En particulier, coordonner l’intervention des différents corps de métiers pour éviter leur présence simultanée sur le site, de façon à limiter le nombre de personnes susceptibles d’être exposées.
- D’autres mesures spécifiques, comme par exemple l’emballage du fromage dans du papier d'aluminium pendant la maturation, sont aussi à considérer.
- Les installations de dépoussiérage sont conçues pour assurer une protection collective comme l’aspiration des poussières des machines des ateliers bois et de transformation du cuir, des minoteries ...
Elles reposent sur une extraction de l'air chargée de poussière avec un système de collecte par des ventilateurs, avant son rejet à l'atmosphère.
La ventilation mécanique générale doit assurer un renouvellement d'air en permanence par extraction et soufflage : l'air est transporté dans le local par un ventilateur de soufflage et extrait du local par un ventilateur d'évacuation.
L’extraction de l'air se fait grâce à un système de collecte par ces ventilateurs et des gaines de diffusion, réseau de conduits jusqu'aux filtres et aux épurateurs dans l'installation d'air soufflé qui permettent de nettoyer l'air, puis de l’évacuer à l'extérieur par rejet dans l'atmosphère (les aires de chargement et de déchargement, sans système d’aspiration localisé, sont particulièrement concernées par une ventilation forcée efficace).
Les composants aérauliques comme les ventilateurs, les conduits doivent être accessibles et faciles d’entretien et de nettoyage. En particulier, les réseaux s’encrassent rapidement avec de filtres hors d’usage, une évacuation des condensats obstruée... L'entretien régulier du système de ventilation (nettoyage des conduits d'extraction, changement des filtres) est une condition indispensable de bon fonctionnement.
Dans le cas d'une installation fonctionnant avec un rejet permanent de l'air dépoussiéré à l'extérieur, elle est dotée d’un système d'introduction d'air neuf destiné à compenser les volumes d'air extraits par l'installation d'aspiration. La compensation peut être naturelle par des ouvertures existantes ou spécialement aménagées à cet effet dans des zones éloignées des postes de travail (cas généralement des petites installations).Dans les cas de moyennes ou grandes installations, la compensation doit être réalisée par une introduction mécanique au moyen d'un ventilateur raccordé à une gaine de diffusion.
Pour les machines portatives, il convient de généraliser le captage localisé des poussières à la source en utilisant par exemple un outillage muni d’un système d’aspiration intégré et s'organiser pour isoler les matériels et postes de travail qui ne pourraient être raccordés au réseau d'aspiration.
L’extraction par le captage à la source doit être réalisée avec un matériel adapté évitant notamment la formation d’étincelles.
Il est important de choisir des ventilateurs de dimensions et de type appropriés afin d'assurer l'efficacité du système de dépoussiérage. Ils doivent permettre d'obtenir une vitesse de déplacement de l'air suffisante pour capter les poussières, les aspirer et les transporter dans le réseau de conduits jusqu'aux filtres et aux épurateurs qui nettoient l'air, puis l'évacuent à l'extérieur.
Les vitesses de l'air dans les canalisations doivent être choisies pour chaque installation en fonction de la nature et des propriétés des poussières. La vitesse de transport est un facteur essentiel pour les réseaux d'évacuation d’air contenant des poussières : elle doit être supérieure à une valeur minimale de façon à éviter une sédimentation des poussières et un bouchage des canalisations. Elle est d'autant plus grande que les particules sont de masse volumique et de dimensions élevées.
Pour prévenir un risque de pollution de l'atelier et les conséquences d'un incendie ou d'une explosion, il faut placer le dépoussiéreur à l'extérieur ou dans un local adapté.
Le respect de l'équilibrage des réseaux et une maintenance rigoureuse (vérification des filtres avec nettoyage ou changement par exemple) sont indispensables au bon fonctionnement de ces installations.
Pour mesurer l’efficacité des installations de ventilation, la mesure périodique par prélèvements d'atmosphère et analyses des poussières est importante.
- La prévention individuelle des affections respiratoires dues aux poussières organiques
Le port d’équipements de protection des voies respiratoires ne doit être qu’un complément des mesures de protections collectives ou pour pallier une situation exceptionnelle ou pour laquelle il n’est pas possible de mettre en œuvre des mesures de protection collective, notamment pour les travaux en extérieur.
Il convient alors de porter un appareil de protection respiratoire à ventilation libre de type FFP3 pour les activités les plus génératrices de poussières comme le ponçage ou lors de l’affouragement du bétail ou un masque jetable FFP2 pour les activités occasionnelles moins poussiéreuses. Le masque filtrant contre les poussières ou les grosses particules (pas de protection contre les gaz), est en papier ou cartonné, léger, jetable. Le plus souvent, il s’agit de demi-masques prenant le nez et la bouche. Ils sont relativement faciles à porter et bien acceptés, mais leur durée d’efficacité est limitée à quelques heures.
Le demi-masque ou masque complet filtrant à cartouche est à utiliser dans les situations d’empoussièrement massif ou pour les travailleurs prédisposés aux affections respiratoires causées par les poussières organiques : ils possèdent une cartouche qui filtre les aérosols solides, les aérosols solides et liquides, les gaz ou combiné contre les gaz et les aérosols, avec cartouche adaptée au risque et pré-filtre poussières. C’est une pièce faciale qui recouvre le nez, la bouche et le menton et les yeux dans le cas du masque complet et qui est réalisée entièrement ou dans la plus grande partie de sa surface en matériau filtrant. Elle comporte des brides de fixation et dans certains cas une ou plusieurs soupapes expiratoires. - La surveillance médicale
Pour les travailleurs exposés à la poussière, il faut réaliser des visites médicales régulières :
- Tests respiratoires (spiromètre) à l’embauche pour détecter une déficience des fonctions pulmonaires et tous les 2 ans pour dépister l’apparition des troubles respiratoires.
- Radiographie thoracique si nécessaire, épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR).
La détection au plus tôt des irritations respiratoires et l'intervention du médecin du travail permet l'identification des travailleurs prédisposés aux allergies professionnelles et le retirement de l'exposition afin de prévenir une maladie chronique.
En cas d'une allergie établie et invalidante (asthme et pneumopathie notamment), le changement de poste pour une éviction totale de l'allergène concerné peut être demandé par le médecin du travail, qui, conformément à l'article L241-10-1 du Code du Travail, est habilité à proposer des mesures individuelles telles que mutations ou transformations de postes, justifiées par des considérations relatives à l'état de santé physique des travailleurs qui ne correspondent plus au travail exigé. - La formation et l’information du personnel
La formation, par un organisme agréé, sur les dangers des produits et procédés utilisés et sur les moyens de se protéger, est indispensable : informer sur le risque potentiel de maladies pulmonaires et sur les moyens de les prévenir, savoir utiliser les masques adéquats, ...
Janvier 2015
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