Les milieux confinés représentent des dangers importants pour la santé et la sécurité des travailleurs. Ils figurent parmi les plus accidentogènes car les conditions de pollution de l’air, d’éclairage, d’exigüité, d’humidité, de froid ou de chaleur amplifient considérablement la fréquence et la gravité des accidents du travail et maladies professionnelles.
Les milieux confinés représentent des dangers importants pour la santé et la sécurité des travailleurs qui peuvent être exposés à différents risques inhérents au fait que l’espace dans lequel ils évoluent est clos, exigu, insalubre, aux issues difficiles d’accès et peu praticables, et peut être pollué par des poussières ou vapeurs toxiques ou inflammables ou appauvri en oxygène : les travaux en milieu confiné figurent parmi les plus accidentogènes car les conditions de pollution de l’air, d’éclairage, d’exigüité, d’humidité, de froid ou de chaleur amplifient considérablement la fréquence et la gravité des accidents du travail et maladies professionnelles.
Par des mesures de prévention collectives appropriées, notamment la ventilation, la consignation, les moyens de communication et d’évacuation, de contrôle d’atmosphère... on peut réduire toutes ces expositions et diminuer fortement les risques professionnels des travaux en milieu confiné.
De plus, le travail en milieu confiné exige que soient respectées scrupuleusement la qualification des personnes habilitées à y pénétrer, les règles d’hygiène et les consignes sur les moyens de protection individuelle (port du casque, gants, bottes, masque respiratoire etc.).
Par ailleurs, les mesures de formation à la sécurité et d’information sont indispensables, particulièrement en ce qui concerne le sauvetage, la sécurité incendie ...
Les principaux risques des travaux en milieu confiné
Les milieux confinés sont des espaces de travail occasionnels généralement exigus, utilisés seulement pour la réparation, l’entretien, le contrôle des installations et équipements, totalement ou partiellement fermés, avec des moyens restreints d’accès.
Les milieux de travail confinés concernent des secteurs très divers, dans les bâtiments (regards de visite, caves ou vides sanitaires, salles techniques souterraines...), dans l’industrie chimique ou agro-alimentaire (cuves, réservoirs, réacteurs, cheminées, chaudières, silos ...), dans les transports (citernes de camions ou de wagons, cales de navire, ...), dans les travaux publics (égouts et réseaux d’assainissement, grosses canalisations, galeries de visite,...).
Les milieux confinés peuvent être clos par le haut, avec un accès par une échelle ou un escalier (puits, fosses, ...) ou clos par une ouverture étroite d’entrée et de sortie (réservoirs, ...).
Ils se caractérisent par des conditions de travail difficiles et dangereuses :
- Aération naturelle très faible : les travaux en espace clos comportent de multiples dangers chimiques et biologiques du fait de l’insalubrité et des risques d’asphyxie ou d’intoxication due à la mauvaise qualité de l’air dans un milieu confiné, ou l'air pur se raréfie rapidement ou est déjà pollué par des gaz ou des poussières.
- Nombreuses contraintes posturales dans des espaces souvent exigus et peu éclairés.
- Risques traumatiques du fait de glissades, pertes d'équilibre provoqués par des accès difficiles, des sols défectueux et/ou humides ou un trébuchement contre un obstacle non repéré, faute de bon éclairage.
- Evacuation difficile en cas de malaise, blessure, incendie, électrocution.
A ces considérations, il faut ajouter qu’il s’agit souvent de personnel en sous-traitance ou du personnel intérimaire qui est amené à effectuer les interventions dans ces espaces clos : ce personnel d’entretien (nettoyages) ou de maintenance (vérifications périodiques, réparations) connaît peu ou pas du tout les lieux, ce qui augmente le risque.
- Les risques chimiques en milieu confiné
L'accumulation de gaz toxiques, de vapeurs inflammables, de poussières ou un manque d'oxygène (hypoxie, anoxie) est un risque évident dans un espace clos et insuffisamment ventilé.
Les effets d’anoxie dus à l’appauvrissement du taux d'oxygène présent dans l'air en dessous d'un certain seuil, se traduisent par différents symptômes pouvant aller jusqu'à la perte de connaissance et diminuent les capacités d’alerte et de réaction.
Les vapeurs d’hydrocarbures peuvent provoquer l’anoxie ou l’asphyxie par manque d’oxygène, avec des malaises pouvant être mortels : ces situations se rencontrent avec les hydrocarbures gazeux ou vapeurs de liquides hautement volatils en fortes concentrations (essences, solvants), subsistant dans une citerne prétendument vidée mais contenant des vapeurs résiduelles, ou émis par une fuite dans une conduite ou un réservoir, ou répandus au sol par rupture du contenant ou déversement accidentel, dans des lieux confinés, mal ventilés (caves, galeries souterraines...), en produisant une atmosphère asphyxiante qui peut induire de sérieuses conséquences respiratoires, pouvant aller jusqu’au coma. D’autres gaz (exemple : gaz frigorigènes) peuvent aussi remplacer l’oxygène inspiré.
Les agents biologiques génèrent des gaz de fermentation des matières organiques et consomment l’oxygène avec un déficit qui peut devenir dangereux dans un espace confiné : gaz carbonique (CO2), méthane, sulfure d’hydrogène ...Le dégagement du dioxyde de carbone (CO2) est dangereux, non seulement du fait du risque d’asphyxie, mais aussi parce que celui-ci est imperceptible (inodore, incolore) et plus lourd que l’air, ce qui lui permet de se concentrer au fond. Le méthane, incolore, inodore, produit par les effluents riches en matière organique, est asphyxiant et inflammable, avec risque d’explosion à des fortes concentrations. Le sulfure d’hydrogène qui est très toxique à faible dose et représente un risque majeur. Le sulfure d’hydrogène est rapidement mortel à une concentration assez faible.
La dangerosité de l’atmosphère intérieure est ainsi certaine lorsque la concentration des substances toxiques est supérieure aux valeurs maximales admissibles sans protection respiratoire, qui sont aisément atteintes en milieu confiné de volume restreint.
Les vapeurs et gaz toxiques peuvent être présents avant l’entrée du travailleur dans le milieu confiné (exemple : accumulation des gaz de fermentation, produits par l’action des bactéries anaérobies lors de la décomposition de matière organique) ou être dégagés du fait des travaux qu’il entreprend (exemple : émanation de fumées de soudage).
Parmi les expositions aux risques chimiques en milieu confiné, on note les situations professionnelles suivantes :
- Dans les réseaux d’assainissement, la qualité de l’air est amoindrie à la fois par la contamination éventuelle des eaux usées par des produits toxiques, par l’utilisation des produits chimiques et par la présence de gaz toxiques générés par les traitements appliqués aux eaux usées (sulfure d’hydrogène H2S , ammoniac, dioxyde de carbone, monoxyde de carbone, ...).
- Des accidents graves, voire mortels, sont dus à l’asphyxie par le CO2 dégagé lors de la fermentation dans les cuves dans le processus de vinification. Le dégagement du dioxyde de carbone (CO2) est dangereux, non seulement du fait du risque d’asphyxie, mais aussi parce que celui-ci est imperceptible (inodore, incolore) et plus lourd que l’air, ce qui lui permet de se concentrer au fond des cuves, notamment enterrées, ou dans des locaux confinés et non ventilés.
- Dans les brasseries, possibilités de libération de gaz carbonique due à la fermentation des produits d'ensilage ou au cours de la fermentation de la bière, ou il reste dans les cuves, les citernes.
- Dans les silos, possibilités de libération de gaz toxiques due à la fermentation des produits d'ensilage (dioxyde d’azote NO2, monoxyde de carbone CO, dioxyde de carbone CO2) induisant des risques d’intoxication (la maladie des silos est due à l’inhalation de dioxyde d’azote).
- Le travail de finition de cales de navire exposent aux hydrocarbures dont l’inhalation des vapeurs affectent des organes cibles divers (irritations des yeux et de la gorge, nausées, maux de tête...) et renferment du benzène, benzopyrène ... qui sont des composés cancérigènes.
- Les vapeurs des Composés Organiques Volatils (COV) utilisés par les plombiers et chauffagistes, du fait de leur volatilité, se retrouvent en concentration variable mais élevée dans des milieux confinés (caves...) dans lesquels ils travaillent souvent, induisant une exposition respiratoire : application ou pulvérisation de colles en solution dans un solvant (colle PVC...) ou à deux composants (époxy...) ou de peintures, le dégraissage de surfaces, matériels ou matériaux, l’injection ou projection de mousses d’isolation (polyuréthane...) impliquent l’utilisation de nombreux solvants organiques. Les résines formo-phénoliques dans les fibres des matériaux de calorifugeage des tuyauteries peuvent causer de l'asthme.
- Dans les travaux en parking souterrain, les produits utilisés par les étanchéistes comportent tous des risques chimiques, que ce soit les enduits d’imprégnation à froid, bitume en solution dans un solvant aromatique, produits des systèmes d’étanchéité liquide à base de résines : le confinement augmente la concentration atmosphérique en substances toxiques et les risques liés à leur inhalation.
- Les vapeurs des carburants et les gaz d'échappement des moteurs à combustion interne des moteurs utilisés dans les travaux en milieu confiné contiennent des oxydes d’azote et de soufre, des particules fines de carbone et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont du benzène cancérogène, qui agissent sur le système nerveux et provoquent des troubles graves de la formule sanguine pour les effets provoqués par de très fortes concentrations. De plus, les gaz d'échappement peuvent entraîner des intoxications aigues, dues notamment au monoxyde de carbone, s'exprimant par des maux de tête, une fatigue, des nausées, des vertiges ...pouvant aller jusqu'à une perte de connaissance en cas de très forte exposition en milieu confiné.
- Les fumées de soudage (gaz, vapeurs et particules métalliques), en forte concentration dans les espaces clos, sont irritantes ou toxiques, et sont responsables de diverses pathologies importantes : effets respiratoires aigus (toux, dyspnée associées à une hyperactivité bronchique), effets respiratoires chroniques après une exposition régulière et prolongée (sidérose, asthme, broncho-pneumopathies chronique, cancers ...).
- Les poussières métalliques générées par les opérations utilisant une meuleuse, disqueuse, perceuse ... ou minérales (ciment, fibres d’amiante, de laine de verre ou de roche) répandues par le brassage d'air et le piétinement soulevant les particules tombées au sol, sont responsables de nombreuses pathologies respiratoires. - Les risques biologiques en milieu confiné
Le contact avec des eaux usées contenant des micro-organismes, lors des travaux d'exploitation ou d'entretien dans les espaces confinés (notamment dans les égouts...), expose les travailleurs à une grande variété d’agents biologiques pathogènes avec possibilité de contamination cutanéo-muqueuse, pulmonaire ou digestive à l’origine de sinusites, de diarrhées, de nausées, de surinfection de plaies, d’infestations parasitaires, d’hépatites ou encore de la leptospirose en cas d'installation accessible aux rats : les milieux confinés, humides, proches des locaux à ordures ménagères ou réseaux d’égout, dans des sous-sols, caves ou vides sanitaires insalubres, dans lesquels se trouvent fréquemment les canalisations et installations de chauffage, sont propices à la prolifération d’agents infectieux bactériens ou viraux et de rats.
Aussi, les travailleurs en espaces clos sont exposés à des risques de maladie par inhalation ou contacts cutanés ou oculaires par éclaboussure, avec des eaux usées, des matières organiques en décomposition, des moisissures, des déchets biomédicaux (aiguilles, ...), ou objets contaminés ou morsures d’animaux infectés :
- Les pneumopathies d'hypersensibilité ou alvéolites allergiques sont des maladies pulmonaires dues principalement à l'inhalation de moisissures ou de bactéries, avec des antigènes notamment dans les poussières des caves, liés à une dégradation de la matière organique (par exemple, maladie des poumons des fromagers).
- La leptospirose est transmise par les urines et les déjections du rat, et provoque une maladie dont les symptômes associent fièvre, frissons, douleurs musculaires et céphalées, puis atteintes viscérale, hépatique si non soignée.
- Le tétanos peut être contracté lors de blessures, coupures ou piqures.
- Les hépatites virales et la poliomyélite peuvent être transmises par contact avec des eaux stagnantes. - Les risques traumatiques en milieu confiné
- Les glissades, les pertes d'équilibre sont souvent provoquées par les sols défectueux ou un trébuchement contre un obstacle non repéré, par un accès délicat (échelle d’un puits ou escalier étroit), faute de bon éclairage dans un espace non prévu pour un travail habituel.
Les déplacements en milieu confiné sur un sol souvent inégal, encombré, mal éclairé, humide et glissant, induisent de nombreux risques de traumatismes : plaies, fractures et entorses dues aux chutes de plain-pied, coupures aux mains et aux pieds, corps étrangers dans les yeux ...
- Les chutes de hauteur sont provoquées par l’état dégradé ou l’absence d’échelons ou par des marches d’accès détériorées.
- Les postures de travail contraignantes dans un espace exigu (torsions, position accroupie, agenouillée voire couchée, bras en l’air...), entrainent des troubles musculo-squelettiques très fréquents à l’origine de nombreux accidents du travail : les lésions de la colonne vertébrale, les douleurs des poignets, des épaules, etc., ainsi que les traumatismes aux genoux et aux chevilles sont particulièrement fréquents.
- Les travaux dans des espaces restreints et peu éclairés (sous-sols, vides sanitaires, ...) entrainent une forte sollicitation des membres supérieurs (bras tendus ou en l'air, assemblage d’éléments par vissage). Les pathologies ostéoarticulaires concernent d’abord les tendinites du coude (épicondylite et épitrochléite), des poignets, puis les tendinopathies de l’épaule.
- Ces mauvaises postures de travail dans un environnement inconfortable sont évidemment des facteurs qui favorisent ces troubles ostéoarticulaires, parfois invalidants. - Les risques électriques en milieu confiné
Les équipements, appareillages et câbles électriques en milieu confiné peuvent être anciens, mal entretenus.
Par ailleurs, les besoins en alimentation électrique nécessaires, notamment pour le fonctionnement de tous les outillages électriques, éclairages et prises temporaires exige des packs de batteries pour les équipes de maintenance. Les installations électriques sont toujours particulières au milieu confiné, ne sont pas répétitives et par suite, soumises à de nombreux aléas ou situations inhabituelles.
La possibilité des contacts avec des conducteurs électriques et des pièces nues sous tension est ainsi gravissime, en particulier dans un milieu humide. L’électrisation/électrocution par contact avec un conducteur sous tension ou par utilisation d’outillage mal entretenu ou de prises défectueuses peut se révéler mortelle. - Les risques d’incendies et d’explosions en milieu confiné
La propagation du feu dans un milieu confiné est un risque redoutable, surtout avec la présence d’hydrocarbures (carburants ou solvants organiques), de méthane, de fuite d’une canalisation de gaz naturel et de poussières combustibles.
Toutes les poussières combustibles, dont celles des céréales en silos, sont susceptibles d’exploser ou de brûler. La concentration de poussières doit atteindre un seuil minimum d’explosivité dans un volume restreint et confiné.
Les sources d’ignition peuvent être l’arc de soudage ou autre la flamme nue, les surfaces chaudes des moteurs, les étincelles crées par les frottements de pièces métalliques l’une sur l’autre ou produites par les matériels électriques défaillants, l’auto-échauffement ou l’auto-inflammation de matières organiques (céréales dans les silos, ...)...
La formation d’un nuage de poussières peut être produite par la mise en suspension par courant d’air de tas ou de couches de poussières déposés sur le sol et sur les parois : l’explosion primaire se produit par l’inflammation de ce nuage mis en contact avec une source de chaleur suffisamment intense, suivie éventuellement d’une explosion secondaire par action de l’onde de pression provenant de l’explosion primaire.
Les principales conséquences dangereuses consécutives à l’explosion ou à l’incendie sont les traumatismes liés à la rupture tympanique et éventuellement lésions des os et des cellules de la cochlée (blast), et les brûlures cutanées, de degré variable mais souvent sévères avec les feux en milieu confiné. - Les risques acoustiques et thermiques en milieu confiné
- Les sources de bruits dans les espaces clos sont amplifiées par la réverbération des ondes acoustiques sur les parois, créant un environnement plus bruyant : les nuisances sonores ont pour conséquences les effets auditifs comme la surdité avec déficit auditif temporaire ou définitif, les acouphènes, mais également non auditifs comme les impacts sur la fatigue et le stress.
- L’exposition à la chaleur ou au froid se rencontre dans les métiers s’exerçant en milieu confiné : peu de circulation d’air, pollution de l’air, taux d’humidité fort, sont des facteurs aggravants du risque thermique : risques de malaise général et de crampes musculaires en cas de forte chaleur, engelures et lésions cutanées ou vasculaires (syndrome de Raynaud ..) en cas de refroidissement des extrémités, diminution de la dextérité et des performances musculaires, incapacité à effectuer des mouvements fins, vigilance mentale réduite en raison de l'inconfort causé par le froid ou la chaleur. - Les risques psychologiques en milieu confiné
Les risques d’angoisse, de panique claustrophobique sont inhérents à la situation d’enfermement dans un espace clos : il s’ensuit des comportements instinctifs et incontrôlés qui aggravent la dangerosité de l’activité avec des réactions inadaptées face à une situation imprévue ou perçue comme dangereuse.
Les mesures de prévention des risques des travaux en milieu confiné
La dangerosité du travail en milieu confiné nécessite que l’employeur élabore un recensement des espaces clos concernés et un programme qui définit l’ensemble des mesures à prendre pour effectuer un travail dans un tel lieu, avant et pendant l’intervention, ainsi que les procédures d’évacuation en cas d’accident.
Il convient également de s’assurer que les travailleurs sont habilités à pénétrer dans les espaces confinés, sont formés pour y travailler de façon sécuritaire et qu’ils ont à leur disposition les équipements de protection et de communication adéquats.
- Identification et évaluation des dangers des espaces confinés
Répertorier, localiser, signaler les espaces confinés du milieu de travail, puis décrire et évaluer leurs dangers est un préalable indispensable : l’évaluation doit se faire en considérant à la fois les risques physiques, chimiques, biologiques intrinsèques à l’espace clos (présence de gaz et poussières ...) , mais aussi ceux générés par l’activité qui peut y être effectuée (soudure, purge, nettoyage...).
La meilleure méthode de prévention est alors de supprimer le risque en rendant les interventions à l’intérieur des espaces confinés inutiles ou rarissimes : éviter d’y pénétrer est possible en mettant en œuvre des moyens d’intervention comme par exemple pour les cuves, des manœuvres de vannes depuis le bas ou l’extérieur, une vidange ou nettoyage par aspiration ou pompage, une possibilité de nettoyage extérieur pour les puits ou les fosses, l’utilisation de caméras, de panneaux de contrôle à distance, ...
Tous les espaces confinés doivent être l’objet d’une signalisation explicite (affiches et pictogrammes) afin de souligner la présence d’un danger et de préciser que seulement une personne qualifiée et autorisée peut y accéder.
Les différents risques professionnels des espaces confinés recensés doivent figurer dans le Document Unique de Sécurité en appréciant à la fois l’environnement matériel et technique (lieux, installations et produits utilisés) et l’efficacité des procédures et moyens de protection existants. - La préparation de l’intervention dans un espace confiné
L’organisation avant l’intervention dans le milieu confiné garantit la sécurité des activités qui doivent s’y dérouler : les procédures doivent être claires et précises sur les moyens à mettre en œuvre (accès habilité, consignation, ventilation, équipements de protection et de mesure, surveillance, évacuation éventuelle ...), notamment lorsqu’il s’agit de maintenance préventive de contrôle et d’entretien courant.
- Permis de pénétrer et présence d’un surveillant
L’établissement d’un permis d’entrée dans l’espace confiné pour le travailleur et la présence sur les lieux d’une personne qualifiée pour surveiller le bon déroulement des opérations sont indispensables : ce permis est délivré pour s’assurer que l’intervenant connaît les vérifications à effectuer avant de pénétrer dans un espace clos. Le surveillant connaît les consignes de sécurité et d’urgence en cas d’accident.
- Consignation des énergies et des fluides
Pour mettre les intervenants en milieu confiné en sécurité, la consignation est l’ensemble des moyens de protection mis en place temporairement pour éviter une mise en route intempestive des équipements ou la libération d’une énergie résiduelle (tension électrique, fluides sous pression...).
La procédure de consignation comporte :
- la séparation des équipements de ses sources d’énergie (mises hors tension, brides sur les tuyauteries ou circuits de sécurité de purge ou d’inertisation, joint d’étanchéité ...).
- la condamnation de cette séparation (verrouillage, cadenassage, barrière, vannes d’arrêt ...), qui doit toujours être signalée par affichage pour une information claire et permanente de la réalisation de la condamnation (étiquettes de consignation...).
- la dissipation des énergies accumulées (purge pour annuler toutes les énergies résiduelles).
- la vérification de la non-alimentation en énergie. Une seule personne, le surveillant chargé de consignation, doit être responsable de l’exécution des opérations. La déconsignation sera effectuée par le chargé de consignation.
- Vidange et curage
L’espace confiné doit être nettoyé pour éliminer par exemple les éventuels produits de fermentation dans les puits, fosses, caves, etc. : l’atmosphère doit être rendue inoffensive pour éviter les risques d’explosion (inertage), d’asphyxie et d’intoxication avant l’intervention (dégazage, ventilation mécanique).
- Ventilation et aération
L’aération naturelle (effet de cheminée ou de courant d’air) n’est pas toujours suffisante pour assurer un apport d’air neuf et surtout pour permettre une extraction des gaz et vapeurs générés par le travail, afin de conserver une qualité de l’air satisfaisante : une ventilation (générale par dilution ou par aspiration locale) au moyen de ventilateurs et de conduits d’aspiration est alors nécessaire pendant toute la durée des travaux. La puissance et les emplacements des ventilateurs doivent assurer un débit d’air correct et éviter que les polluants évacués soient réintroduits dans l’espace confiné.
- Contrôle de l’air avant de pénétrer
Le contrôle de l’atmosphère de l’espace confiné au moyen d’un explosimètre, d’un détecteur de gaz adapté au toxique que l’on peut rencontrer, est impératif, de même que la mesure de la concentration en oxygène avec un oxygénomètre, à l’ouverture de la porte, trappe, couvercle d’accès de l’espace clos.
- La surveillance de l’intervention dans un espace confiné
- Moyens de communication
La surveillance extérieure permanente avec des moyens portatifs de communication et d’alarme entre l’intérieur et l’extérieur doit être mise en œuvre en cas d’absence de contact visuel de l’opérateur : il convient de demeurer en contact auditif par radio-émetteur, radiotéléphone ...
- Mesures de contrôle de l’atmosphère
Des détecteurs de gaz doivent permettre d’évaluer en continu les concentrations de l’oxygène, des gaz toxiques et des vapeurs inflammables. Les détecteurs doivent être bien étalonnés, périodiquement vérifiés, et installés en lecture continue et en mode alarme afin que, dès qu’ils sonnent, l’opérateur sorte immédiatement de l’espace clos. - Les équipements de protection individuels
Les équipements de protection individuelle dépendent de la nature de la dangerosité, chimique, physique, biologique du milieu confiné ou le travailleur pénètre : par exemple, certains travaux peuvent rendre obligatoire le port d’une protection respiratoire isolante et/ou filtrante, lorsqu’il est impossible de ventiler efficacement l’espace confiné et d’obtenir la bonne concentration en oxygène ou une concentration acceptable de gaz ou vapeurs toxiques. D’autres types de travaux nécessiteront des dispositifs antichute, des gilets de sauvetage dans les lieux à risques de noyade ...
Le port de vêtements de travail, bottes et lunettes de sécurité, casque, protections auditives contre le bruit, gants font partie des équipements individuels classiques.
Les gants doivent être adaptés aux risques chimiques et biologiques rencontrés.
Le port d’une combinaison entièrement étanche est nécessaire s’il y a risque d’absorption par la peau de certains polluants, de même qu’un masque facial complet s’il y a risque d’irritations oculaires.
Le harnais de sécurité, enrouleur-dérouleur avec récupérateur, trépied, potence, treuil et ligne de vie (corde d’assurance) sont l’équipement nécessaire pour descendre dans des puits d’accès avec risque de chute ou dans le lieux avec possibilité d’arrivée subite d’écoulements dangereux. - Autres équipements de sécurité
- Equipements d’extinction d’incendie. Des extincteurs doivent se situer à proximité, en nombre suffisant, et aisément accessibles, de même que des couvertures anti-feu.
- Eclairage d’appoint, lampe frontale ou portative étanches.
- Equipements électriques utilisés avec un disjoncteur différentiel. - La procédure de sauvetage
Le sauvetage d’une victime dans un espace confiné est susceptible de provoquer d’autres victimes parmi des sauveteurs improvisés, sans expérience, connaissance ou équipements indispensables : c’est pourquoi une procédure de sauvetage permettant de porter secours rapidement aux travailleurs effectuant un travail dans un espace confiné doit être élaborée et testée, avec une équipe de sauveteurs formés.
Les consignes en cas d'accident (n° d'appel d'urgence, conduite à tenir, identification des services de secours) doivent être visiblement affichées.
Une trousse contenant le matériel de premiers secours non périmé doit être aisément disponible et toute blessure cutanée doit immédiatement être désinfectée et pansée. - Le respect des règles d’hygiène
Des lavabos, postes de rinçage oculaire et des douches de sécurité doivent se trouver à proximité. Celles-ci permettent les mesures d'hygiène générale : lavage des mains fréquent avec moyens adaptés, douche en fin d’intervention ...
Les postes de rinçage oculaire et les douches de sécurité doivent permettre d’ôter les projections de poussières ou autres corps étrangers dans les yeux.
Le personnel doit avoir à sa disposition des vestiaires et des sanitaires correctement équipés et en nombre suffisant. Des vestiaires doubles doivent être mis à la disposition des travailleurs : l’entreposage des tenues de travail doit avoir lieu à l’abri de la poussière (le rangement des tenues de ville et des tenues de travail doit être séparé). - La surveillance médicale
Pour les travailleurs exposés à la poussière, il faut réaliser des visites médicales régulières :
- Tests respiratoires (spiromètre) à l’embauche pour détecter une déficience des fonctions pulmonaires et tous les 2 ans pour dépister l’apparition des troubles respiratoires.
- Radiographie thoracique si nécessaire, épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) conseillées,
- Il faut établir en collaboration avec le Médecin du Travail, une fiche individuelle d’exposition par salarié et tenir à jour une liste du personnel exposé.
Les salariés exposés aux agents biologiques, aux agents chimiques dangereux, au bruit sont soumis à une surveillance médicale renforcée.
Les vaccinations suivantes sont recommandées, après avis du médecin du travail :
- Hépatite A et B.
- Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite.
- Leptospirose.
- Typhoïde. - La formation et l’information du personnel
La formation, par un organisme agréé, sur les dangers du travail en milieu confiné et sur les moyens de se protéger, est indispensable : par exemple, informer sur le risque potentiel de maladies pulmonaires et sur les moyens de les prévenir, savoir utiliser les E.P.I adéquats, formation aux premiers secours et incendie, formation PRAP (Prévention des Risques liés à l'Activité Physique), formation aux bonnes pratiques d'hygiène au travail ...
Pour aller plus loin
Etude INRS : Les espaces confinés. Préconisations en vue d’assurer la sécurité et la protection de la santé des personnels d’exploitation : ED 967, 2006, 28 pages
Avril 2014
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